"Il faut définitivement tourner la page du secret bancaire"
L'avocat des banques Carlo Lombardini plaide dimanche dans Forum pour l'abandon définitif du secret bancaire, y compris pour les Suisses. Il se dit en revanche favorable à une amnistie générale.
Pour le professeur de droit, le maintien artificiel du secret bancaire nuit aujourd'hui aux banques davantage qu'il ne les sert. Il faut donc, selon lui, abandonner cet outil contre l'avis du nouveau chef des Finances, Ueli Maurer, ainsi qu'une partie de la droite derrière l'initiative visant à inscrire la protection du secret bancaire dans la Constitution.
Les Suisses manquent d'imagination
"Les Suisses manquent d’imagination"
La question de l’amnistie totale – l’amnistie partielle existant déjà - est très controversée en Suisse. Un arrêt du Tribunal fédéral a refroidi les velléités cantonales en la manière et le débat peine à reprendre aux Chambres.
S'il semble compliqué d'appliquer cette mesure en Suisse alors que d'autres pays d’Europe l'emploient si facilement, c’est parce que cela heurte dans le pays une certaine approche de l'équité, estime Carlo Lombardini.
"Les banques sont devenues un élément central de la surveillance sur les citoyens"
Le professeur de droit s'interroge aussi sur la surenchère en matière de réglementation dans le secteur bancaire sur le plan de la répression pénale et de l'efficacité de la lutte anti-blanchiment.
Peu d’affaires aboutissent, selon lui, faute de volonté politique étrangère. En revanche, le contrôle sur les clients s’accentue, observe-t-il.
Laetitia Guinand
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