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Le FMI se réforme pour donner plus de poids aux pays émergents

Le siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington. [EPA/Keystone - Jim Lo Scalzo]
Réformes pour donner plus de poids aux pays émergents au sein de FMI / Le Journal du matin / 2 min. / le 3 février 2016
Les réformes adoptées au sein du FMI visant à donner davantage de poids aux pays émergents sont entrées en vigueur après des années de blocage.

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis fin à l’attribution automatique des 5 sièges au comité exécutif pour les principaux contributeurs: les USA, le Japon, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les 24 représentants devront être élus, ce qui modifiera aussi les droits de vote.

Ces mesures vont dans la bonne direction pour Cédric Tille, professeur d’économie à l’Institut des hautes études internationales et du développement à Genève, même si elles sont extrêmement lentes à se mettre en place. "On est encore loin de représenter le monde tel qu'il est au niveau des poids économiques. Le FMI reste très influencé par le monde tel qu'il était il y a 70 ans."

Et d'ajouter: "C'est un des facteurs qui a contribué à la création l'année passée d'une banque d'investissements sous l'égide de la Chine, qui est un peu une 'banque mondiale bis'. Un des facteurs était que les pays émergents, et la Chine en particulier, ne se sentaient pas suffisamment représentés dans les institutions existantes."

Traitement de faveur aux Européens

Cette réforme permet aussi au FMI de doubler ses ressources financières, indispensables à l’heure où il est de plus en plus régulièrement appelé à la rescousse, notamment en Europe. Certains estiment d'ailleurs qu'un traitement de faveur est octroyé aux Européens. "Ce qui a beaucoup gêné dans la situation de l'Europe, du point de vue des pays émergents, c'est que le problème de la zone euro est un problème interne", relève Cédric Tille.

Le fait même qu’un Européen dirige traditionnellement l’Institution est symptomatique de ce dysfonctionnement. Christine Lagarde a d'ailleurs dit son souhait de rempiler à la tête du FMI. La Française a un bon bilan et le soutien des grands pays européens. Les émergents devront sans doute encore attendre un tour.

Sylvie Belzer/lgr

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