Modifié

"Les perspectives d'avenir sont vraiment brillantes pour Syngenta"

Michel Demaré, président de Syngenta, ne cache pas sa satisfaction après la signature de l'accord. [Keystone - Georgios Kefalas]
Syngenta passe en mains chinoises pour près de 44 milliards de francs / Forum / 5 min. / le 3 février 2016
Après l'accord de rachat de Syngenta par le géant chinois ChemChina, le président du groupe bâlois d'agrochimie Michel Demaré estime dans une interview à la RTS que la Suisse aura tout à y gagner.

Interrogé dans l'émission Forum, Michel Demaré n'a pas caché son soulagement. "Quand on travaille aussi dur à une transaction comme ça, on est toujours contents le jour où elle est signée.

Mais le patron du groupe se dit surtout "assez excité pour l'avenir", face à la solution adoptée. "Cette option assez novatrice donne aussi une satisfaction pour tous les différents acteurs auxquels nous devons faire attention", souligne-t-il, pensant d'abord aux actionnaires pour qui "le prix que nous avons obtenu est excellent." Mais Michel demaré insiste aussi sur les perspectives d'avenir de Syngenta qui, pense-t-il, "sont vraiment brillantes."

Pas d'inquiétudes pour l'emploi

Il rappelle que le groupe restera basé à Bâle "comme société suisse", et que les  employés "n'ont pas à s'inquiéter pour leur job, parce que c'est une transaction de croissance, pas d'économies de coûts."

Face aux possibles craintes vis-à-vis d'un rachat chinois, il souligne que cet actionnaire "va continuer à investir sur le long terme dans l'innovation, dans la poursuite de marchés et veut nous ouvrir encore plus le marché chinois".

>> Lire aussi : ChemChina rachète Syngenta pour 43,8 milliards de francs

Les autorités de Bâle-Ville à moitié satisfaites

Bâle-Ville aurait préféré que Syngenta reste indépendant. Mais la reprise par ChemChina lui semble une meilleure solution que l'alternative Monsanto, a expliqué à la RTS le conseiller d'Etat Christoph Brutschin.

"Ce n'est pas un secret que le gouvernement bâlois aurait préféré que Syngenta reste indépendant", a expliqué dans le 12h30 le ministre de l'Economie de Bâle-Ville Christoph Brutschin. Le socialiste a tout de même affiché sa préférence pour une collaboration et une vente à l'entreprise ChemChina plutôt qu'à l'alternative Monsanto.

"Nous avons quand même une déclaration assez claire pour dire que le siège reste à Bâle. (...) Nous ne craignons pas de pertes d'emplois. ChemChina achète des entreprises en Europe plutôt pour les garder et les développer. Ils veulent acheter du savoir-faire. Pour le moment je suis assez optimiste", a-t-il encore confié.

Les syndicats demandent des garanties

Du côté des syndicats, Blaise Carron, secrétaire syndical à UNIA Valais, fait toutefois part de craintes à long terme sur le maintien de l'activité, notamment sur le site de Syngenta à Monthey. "Nous avons exigé des nouveaux propriétaires des garanties sur le maintien de l'importance du site stratégique de Monthey dans la nouvelle organisation. Nous demandons aussi des garanties sur les conditions de travail, le nombre de salariés et le maintien de l'activité."

"Il est trop tôt pour se prononcer sur des possibles délocalisations", a-t-il ajouté. "Nous avons quand même affaire à un industriel. A court terme, vu les compétences des salariés du site chimique, il n'y a aucune crainte à avoir. Par contre il faudra voir à moyen terme et à long terme si l'on aboutit pas à un transfert de technologie."

>> Johann Schneider-Ammann: "On ne peut pas avoir de garanties sur les emplois":

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a réagi au rachat de Syngenta, se disant optimiste quant à l'avenir de l'entreprise. Il concède néanmoins que la Suisse ne peut avoir de garanties en terme d'emplois.

"On ne peut pas avoir de garanties sur les emplois"
"On ne peut pas avoir de garanties sur les emplois" / L'actu en vidéo / 59 sec. / le 3 février 2016

Effervescence autour du nouvel homme fort

Ren Jianxin, patron du géant chinois de la chimie ChemChina qui s'apprête à reprendre Syngenta, s'est pour sa part présenté mercredi devant la presse helvétique. L'homme a pris la parole au siège du groupe bâlois pour louer l'accueil chaleureux qui lui a été réservé par la Suisse. Le potentiel nouvel homme fort du groupe - pour autant que le fusion aboutisse - a encore évoqué le symbole de paix et de produits de haute qualité que lui inspire la Suisse.

L'actuel président de Syngenta Michel Demaré - qui resterait vice-président du groupe après la fusion - a quant à lui insisté sur le fait que "Syngenta restera Syngenta". Le siège restera à Bâle et sur les dix futurs membres du conseil d'administration, quatre proviendront du groupe suisse.

"J'espère que Monthey restera un site fort"

Le président de la commune de Monthey dans le Chablais valaisan, Stéphane Coppey, espère que le site exploité par Syngenta sur ses terres demeurera une place forte de l'entreprise à l'avenir. Il abon espoir dans la mesure où une restructuration a été opérée l'an dernier, avec la suppression de 115 postes. Aujourd'hui, 800 des 3300 employés de Syngenta en Suisse sont à Monthey.

Rachat de Syngenta par ChemChina: réaction de Stéphane Coppey, président de Monthey (VS)
Rachat de Syngenta par ChemChina: réaction de Stéphane Coppey, président de Monthey (VS) / 12h45 / 37 sec. / le 3 février 2016

jzim

Publié Modifié

L'action de Syngenta bondit

L'offre de rachat de Syngenta faite par ChemChina annoncée mercredi a comme de juste fait bondir le cours de l'action du groupe agrochimique bâlois à la Bourse suisse. Trente minutes après l'ouverture du marché, elle s'affichait en hausse de 6,5% à 417,80 francs.

Ce cours reste toutefois bien en deçà de l'offre du géant chinois. Détaillée par Syngenta dans un communiqué, elle se monte à 465 dollars (474 francs au cours actuel) auxquels s'ajoute un dividende spécial de 5 francs, soit au total pratiquement 480 francs.