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Un début d'année pire que 2008 pour les grandes banques européennes

Deutsche Bank inquiète particulièrement les investisseurs.
Deutsche Bank inquiète particulièrement les investisseurs.
Les actions des grandes banques européennes sont au coeur des préoccupations des investisseurs et dégringolent plus brutalement qu'elles ne l'avaient fait en 2008, au début de la crise financière.

Depuis le début de l'année 2015, les banques européennes ont perdu près d'un quart de leur valeur en Bourse, soit plus de 240 milliards de dollars,

Dans ce contexte, Deutsche Bank, UniCredit et Credit Suisse ont vu leurs actions chuter deux fois plus qu'elles ne l'avaient fait sur la même période au début de 2008. L'indice bancaire du STOXX Europe 600 a perdu 24% depuis le début de l'année, contre 17% sur la même période il y a huit ans.

>> L'analyse de John Plassard, directeur adjoint de Mirabaud securities, dans l'émission Forum :

John Plassard.
Les banques européennes pourraient vivre un nouveau krach financier / Forum / 6 min. / le 10 février 2016

Les primes d'assurances remontent

Le marché des "credit default swaps" (CDS), soit les primes d'assurances acquittées par les investisseurs pour limiter leur exposition au risque de défaut d'un émetteur, est également très nerveux en ce début d'année. Les prix des CDS pour HSBC, Deutsche Bank, Barclays et Standard Chartered flirtent ainsi avec des pics de 10 ans.

Chaque banque a ses propres soucis. Deutsche Bank, qui a plongé lundi à un creux de plusieurs années, inquiète quant à sa capacité à honorer certains paiements obligataires tandis que HSBC et Standard Chartered souffrent surtout en raison de leur exposition à la Chine.

reuters/mre

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Multiples facteurs

La chute des cours du pétrole, l'explosion des coûts technologiques et la volatilité des marchés ne sont que quelques-uns des facteurs qui placent les banques au centre des préoccupations des investisseurs.

Il faut y ajouter le poids des créances douteuses et les taux d'intérêt négatifs qui menacent les marges nettes d'intérêt et pourraient conduire les banques à facturer les comptes courants.

Les risques de faillites dans le secteur de l'énergie en raison de l'effondrement des cours du pétrole constituent un facteur supplémentaire de défiance à l'égard des banques, déjà pénalisées par un environnement de taux bas, notent les analystes.