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Les entreprises suisses ne rechignent plus à parler de délocalisations

Les entreprises exportatrices comme Bobst sont toujours plus nombreuses à racheter des sites de production à l'étranger. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Les entreprises suisses ne rechignent plus à parler de délocalisations / Le 12h30 / 1 min. / le 12 février 2016
L'abandon du taux plancher impacte plus que jamais les acteurs économiques suisses, montre vendredi une étude réalisée auprès de grandes entreprises. Ces dernières n'excluent pas de délocaliser.

Des économistes de l'Ecole polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et de l'Université de Genève ont enquêté auprès de 200 entreprises suisses cotées en Bourse et qui doivent composer avec le franc fort depuis l'abandon du taux plancher par la Banque Nationale Suisse (BNS) en janvier 2015.

Selon cette étude, les entreprises exportatrices - qui sont les plus touchées depuis un an - sont toujours plus nombreuses à racheter des sites de production à l'étranger. Bobst s'est ainsi déployé en Italie, le groupe technologique Comet Group a fait de même aux Etats-Unis, alors que Sonova - qui est spécialisé dans le domaine de l'audition et des systèmes de communication sans fil - s'est tourné vers l'Allemagne.

Le mot "délocalisation" n'est plus tabou

L'augmentation rapide et globale des rachats en dehors des frontières suisses est un signe qui ne trompe pas. On peut désormais prononcer le mot "délocalisation", alors qu'on préférait dire jusqu'ici "investissement à l'étranger".

Le franc fort a provoqué un changement géographique de l'organisation des entreprises suisses. Aujourd'hui, il est beaucoup plus rentable de diriger en Suisse et de produire dans le monde entier. Ce constat a de quoi inquiéter les défenseurs du Made in Switzerland, qui coûte souvent plus cher que ses concurrents et qui doit faire valoir des atouts supérieurs pour se justifier.

Plus d'automatisation et de licenciements

Le défi est donc conséquent, mais il sera difficile d'éviter la casse selon l'étude: si le franc suisse a eu tendance à fléchir ces dernières semaines, les chercheurs ne s'attendent pas à une dévaluation spectaculaire de la monnaie. Ils redoutent une automatisation de la production et des licenciements.

Estelle Braconnier/oang

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