Le procès du financier Dieter Behring s'ouvrira le 30 mai à Bellinzone

Onze ans et demi d’enquête, un dossier de plusieurs millions de pages - dont des preuves qui auraient mystérieusement disparu aux dires du prévenu -  un acte d’accusation de 200 pages... Ce procès, qui débutera le 30 mai, devrait durer près d'un mois avec des interruptions.

Dix prévenus, dont le principal, Dieter Behring, feront face à leurs juges, notamment pour escroquerie par métier et blanchiment d'argent qualifié.

Dans un communiqué, le Tribunal pénal fédéral (TPF) prévient les parties non représentées par un avocat, dont de nombreux petits épargnants de la région bâloise, que la salle d’audience ne pourra pas accueillir tout le monde.

L'un des plus gros scandales financiers de tous les temps en Suisse

Avec 820 millions de francs partis en fumée, et confiés à celui qui passait pour un véritable gourou de la finance à la fin des années 1990 en Suisse, cette affaire résonne comme l'un des plus importants scandales financiers du pays.

Au total, près de 2000 personnes figurent dans le camp des personnes lésées, dont des élus et des épargnants qui avaient été alléchés par les gains faramineux et des taux d'intérêts très élevés promis par Dieter Behring.

Dieter Berhring se dit aussi victime

Ce dernier se dit toutefois lui aussi victime d'un groupe d'intermédiaires qui auraient mis la main sur le pactole, mais n'auraient jamais été épinglés par les enquêteurs.

Le sexagénaire bâlois se dit aussi affaibli par un défenseur désigné d'office, et peu disponible pour son client, alors que le Ministère public l'empêcherait d'être défendu par son avocat de confiance. Aspect pour lequel le procureur de la Confédération devra s'expliquer et témoigner à la barre.

Peu de chances de revoir l'argent perdu

Les chances des lésés de récupérer leur argent sont pour leur part très minces.

L'un des épargnants confiait d'ailleurs à la Basler Zeitung qu'il n'avait pas l'intention de se rendre au Tessin pour assister au procès. Il ne croit ainsi pas à ses chances de revoir ne serait-ce qu'une infime partie de ses 300'000 francs perdus, tandis que l'audience et la vue de Dieter Behring ne feraient que remonter en lui les sentiments de haine qu'il éprouve depuis le début de l’affaire.

Nicole della Pietra/jzim