Les grands argentiers du G20 ont appelé samedi, à l'issue d'une réunion de deux jours à Shanghai, à utiliser "tous les outils" pour soutenir l'économie, face à une reprise mondiale "inégale". L'éventualité d'un "Brexit" au Royaume-Uni inquiète plus d'un participant.
Le communiqué publié par les ministres des Finances des pays les plus riches de la planète cite, parmi les risques, "le choc d'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne".
Le conseiller fédéral Ueli Maurer et le président de la BNS Thomas Jordan étaient également en Chine (lire encadré).
"Garantir la stabilité des prix"
Le texte insiste notamment sur la nécessité pour les grandes banques centrales de poursuivre leur politique déjà ultra-accommodante.
"Les politiques monétaires continueront de soutenir l'activité et de garantir la stabilité des prix", mais elles ne peuvent à elles seules "conduire à une croissance durable", ont-ils énoncé.
afp/fme
La Suisse plaide pour l'assainissement des finances publiques
Invitée à la réunion du G20 Finances vendredi et samedi à Shanghai, la Suisse a plaidé pour l'assainissement des finances publiques. Elle a également appelé à stabiliser "durablement" les marchés financiers, a indiqué samedi le Département fédéral des finances (DFF).
Devant ses pairs, le conseiller fédéral Ueli Maurer a insisté sur le fait que, pour renforcer la croissance, il faut entreprendre en priorité les réformes structurelles adéquates et consolider les finances publiques, écrit le DFF dans un communiqué.
La Suisse a en outre souligné l’importance de stabiliser durablement les marchés financiers. Elle appelle à "poursuivre les efforts visant à appliquer systématiquement les réformes décidées en matière de réglementation des marchés financiers au niveau international".
La question du renforcement du filet mondial de sécurité financière figurait aussi à l’ordre du jour de la réunion de Shanghai. Pour la Suisse, il faut redéfinir le rôle du financement du Fonds monétaire international (FMI) avant d’entamer le débat sur des ressources supplémentaires visant à éviter les crises financières.
Divergences entre plusieurs Etats
Le G20-Finances s'était cependant ouvert sur de nettes divergentes entre plusieurs Etats membres.
Les relances budgétaires "ont perdu de leur efficacité" et les politiques monétaires "ultra-accommodantes pourraient devenir contreproductives" au vu de leurs potentiels effets pervers, a martelé vendredi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
Il a dit redouter que ce débat ne détourne les grandes puissances de leurs "véritables tâches", les réformes structurelles, avant de railler "un modèle de croissance fondé sur l'endettement" nourrissant des entreprises "zombies".
A l'inverse, plusieurs membres du G20, Etats-Unis et Union européenne (UE) en tête, avaient élevé la voix pour défendre de nouveaux assouplissements monétaires et réclamer que les Etats en ayant la possibilité dépensent plus pour soutenir l'activité.