De l’avis de Philippe Roch, ces sociétés électriques ont fait de graves erreurs d’investissements. Et comme il s’agit d'organisations privées, il faut les laisser partir en faillite.
L’écologiste critique le projet d’Alpiq, en proie à des difficultés financières, qui selon un rapport révélé par la presse cette semaine, voudrait que l’Etat reprenne la gestion de Gösgen et de Leibstadt.
"De toute façon, les centrales nucléaires ne valent plus rien et sont destinées à coûter beaucoup plus cher que ce qu’elles ne rapportent. Déjà aujourd’hui, elles produisent en dessous du prix de revient et il faudra penser au démantèlement pour lequel les réserves sont insuffisantes", argumente Philippe Roch.
Les barrages, des bien précieux
En revanche, les barrages hydrauliques sont des biens précieux à préserver, estime Philippe Roch. Or, Alpiq a annoncé vouloir mettre en vente la moitié de sa participation dans ses barrages
Mais là encore pour l’ex-directeur du WWF suisse, les collectivités publiques doivent attendre l’éventuelle faillite avant de racheter des parts à moindre prix. "Ces sociétés ont fait des erreurs de calcul en investissant beaucoup trop dans le pompage-turbinage", juge-t-il.
Pas à l’abri d’un accident nucléaire majeur
Philippe Roch salue par ailleurs la décision adoptée par le Parlement la semaine dernière d’entériner définitivement la sortie du nucléaire pour la Suisse. "C’est le résultat de 40 ans de lutte antinucléaire." Il déplore toutefois qu'il n’ait pas fixé de date butoir pour l’arrêt des réacteurs: "Cela aurait stimulé davantage encore les politiques d’économie d’énergie."
Et pour l’ancien directeur de l’Office fédéral de l’environnement, la Suisse continue de prendre des risques inconsidérés car durant le temps où les centrales vont rester en service, "on n’est pas à l’abri d’un accident majeur".
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Céline Fontannaz/boi