"Mettre de l'électronique dans une montre si c'est pour y retrouver les mêmes informations que dans un téléphone, c'est idiot, autant garder un téléphone", s'est exclamé Jean-Christophe Babin dans le Journal du matin jeudi.
Pour le patron de la marque de luxe italienne qui appartient désormais au groupe LVMH, "il faut préserver l'intégrité des objets de luxe". C'est en ajoutant de l'électronique sur une montre de mouvement mécanique et de manufacture suisse qu'il y aura une valeur ajoutée, a-t-il indiqué sur La Première. Et de citer en exemple le partenariat établi entre sa marque et MasterCard.
Un nouveau public
Dans un secteur horloger en crise, Jean-Christophe Babin se réjouit toutefois de voir que l'arrivée des montres intelligentes ("smartwatches") a conduit un nouveau public à s'intéresser aux "objets de poignet".
"Ce sont des jeunes qui ne se seraient jamais intéressés aussi tôt au marché suisse", analyse-t-il, persuadé que ces individus, las d'un objet obsolète, se dirigeront à terme vers des objets plus statutaires, à plus grande valeur ajoutée.
jgal
"Bâle, c'est un grand coup de projecteur sur l'horlogerie suisse"
Le premier salon mondial de l'horlogerie, Baselworld, ouvre jeudi pour sa 100e édition dans un contexte d'essoufflement marqué du secteur. Bâle reste néanmoins "un grand coup de projecteur sur l'horlogerie suisse", s'est réjoui Jean-Christophe Babin sur La Première.
En 2015, les exportations suisses de montres ont marqué le pas, enregistrant une baisse de 3% pour la première fois depuis 2009.
"A l'époque, il ne s'agissait pas d'une crise horlogère mais d'une crise financière mondiale qui a entraîné la chute des valeurs boursières", a expliqué Jean-Christophe Babin. "Dans notre secteur, il y a eu un rebond rapide, alimenté par la demande chinoise, qui a masqué le fait qu'aux Etats-Unis il n'y a jamais eu de véritable reprise pour l'horlogerie", considère-t-il.
Aujourd'hui la demande chinoise s'essouffle et l'horlogerie doit, de l'avis général, préparer une nouvelle riposte.