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Les mystères du cabinet panaméen spécialisé en sociétés écran

Boîte aux lettres d'une société panaméenne en Allemagne. [Keystone]
Boîte aux lettres d'une société panaméenne en Allemagne. - [Keystone]
Mossack Fonseca, au coeur du scandale des "Panama Papers", est un discret cabinet d'avocats panaméen spécialisé dans l'évasion fiscale, fondé par le fils d'un ancien nazi allemand et d'un avocat proche du pouvoir.

Le bureau créé en 1977 par Jürgen Mossack et Ramon Fonseca Mora, dont les locaux sont basés dans un immeuble quelconque du quartier d'affaires de Panama, compte une brochette de clients prestigieux.

Le voile de mystère dont il s'était entouré a été levé dimanche par l'enquête éalisée par plus de cent médias. Le quotidien Le Monde dresse un portrait "peu reluisant" d'une de "ces firmes toutes-puissantes, dont l’activité est intimement liée à l’histoire du pays. Une histoire gangrenée par la corruption et l’argent sale depuis les années de dictature de Manuel Noriega (1984-1990), dont Mossack Fonseca a pris toute sa part."

Pistes brouillées

Les journalistes se sont basés sur des documents de 11 millions de pages provenant de ce cabinet. Ils ont ainsi révélé des avoirs dans les paradis fiscaux de 140 personnalités de premier plan. Les noms de personnalités politiques, de sportifs et de célébrités apparaissent dans ces documents.

>> Lire : Les "Panama Papers" révèlent plus de 214'000 entités offshore

On y trouve aussi les procédés qui semblent avoir été employés par Mossack Fonseca pour brouiller les pistes, dont le recours à des paradis fiscaux comme les îles Vierges britanniques et des pays de l'Océan Pacifique. De même, le cabinet a très vite compris l'intérêt de vendre une garantie de confidentialité absolue aux grandes fortunes et aux investisseurs internationaux, indique Le Monde dans le portrait qu'il dresse de l'entreprise.

C'est une collaboratrice de Mossack Fonseca au Panama qui fonctionnait comme directrice ou comme actionnaire des sociétés créées pour les clients. Elle gagnerait 900 dollars par mois comme employée au département des ressources humaines de la compagnie, indique le site de 24 heures.

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agences/gax

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Quelle source?

La manière dont les documents ont filtré n'est pas connue. Les millions de données ont d'abord été obtenues par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a ensuite réparti le travail d'exploitation entre la centaine de publications membres qui livreront leurs découvertes au cours des prochaines semaines.