"Il faut également que Panama sorte de l'emprise des cabinets d'avocats, principaux obstacles au changement", a affirmé lundi à la RTS Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. "Le G20 ne va pas tarder à envoyer le signal qu'il est temps pour Panama de rejoindre la communauté internationale."
Si Panama refuse de changer, de nombreux pays vont décider de prendre des mesures unilatérales pour se prémunir contre la fraude fiscale, estime l'expert, qui prédit "un impact réel après les Panama leaks".
Vers un examen par les pairs
Pour lui, l'affaire des "Panama Papers" révèle également des progrès: "Il y a maintenant une concentration d'argent noir dans une seule juridiction, on s'aperçoit que le business de l'offshore est en train de se réduire et de se concentrer dans le seul trou noir d'importance qui reste: Panama."
La bonne application du standard d'échange d'informations passera, selon l'expert, par la responsabilisation des banques, et également des acteurs comme les fiduciaires et les sociétés d'avocats - ces derniers étant en revanche plus difficiles à contrôler. "C'est pourquoi nous travaillons actuellement à développer des systèmes d'examen par les pairs, un peu intrusifs, qui permettront d'aller voir au-delà du voile la réalité des faits."
kkub