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Des mesures fiscales "défavorables" font capoter la fusion Pfizer-Allergan

Le Trésor américain veut rendre plus difficile pour un groupe étranger de revendiquer 20% du capital d'une société américaine, seuil qui permet d'échapper à l'impôt.
Des mesures fiscales "défavorables" font capoter la fusion Pfizer-Allergan / Le Journal du matin / 1 min. / le 7 avril 2016
Ce devait être la plus grosse fusion de l'histoire des pharmas. L'union à 160 milliards de dollars entre Pfizer et Allergan ne se fera pas en raison d'un changement fiscal "défavorable" annoncé lundi par les Etats-Unis.

L'abandon de ce rapprochement, qui était censé créer le numéro un mondial de la pharmacie devant le bâlois Novartis, a été décidé "d'un commun accord" entre les deux entreprises, précisent des communiqués séparés.

>> Lire : La plus grosse fusion de l'histoire des pharmas entre Pfizer et Allergan

"La décision a été guidée par les actions annoncées par le département du Trésor américain le 4 avril, qui constituent aux yeux des deux entreprises un changement fiscal défavorable dans le cadre de leur accord", souligne Pfizer.

Freiner l'exil fiscal

Les Etats-Unis ont en effet annoncé lundi de nouvelles mesures pour freiner l'exil fiscal des multinationales américaines qui fuient l'impôt en transférant leur siège social à l'étranger à la faveur de rachats d'entreprises.

Or, Allergan étant basé en Irlande, la transaction entre Pfizer et Allergan représentait la plus importante opération d'évitement fiscal jamais réalisée par une entreprise américaine puisqu'elle devrait entraîner la domiciliation hors des Etats-Unis de la nouvelle entité.

ats/fme

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150 millions de dollars de compensation

Pfizer versera à Allergan 150 millions de dollars en compensation des frais engagés. Après ce revers, Pfizer n'exclut pas de procéder à une scission entre ses activités traditionnelles et plus innovantes, et devrait annoncer sa décision sur ce sujet d'ici la fin de l'année.

Tour de vis américain

Le Trésor veut notamment rendre plus difficile pour un groupe étranger de revendiquer 20% du capital d'une société américaine, seuil qui permet à la nouvelle entité d'échapper à l'impôt américain.

Ce tour de vis américain et cette décision d'abandon survient dans un contexte général de dénonciation des pratiques d'optimisation fiscale, dans le sillage du scandale de l'enquête des Panama Papers.