Les principaux dirigeants du secteur pétrolier se rencontraient mardi à Lausanne, à l’occasion du Commodities Global Summit, organisé par le quotidien britannique Financial Times. Interrogés par la RTS, ils estiment généralement que les cours vont remonter. Qu'il y aura encore de la volatilité, mais que la tendance est à la hausse.
"On anticipe une reprise à 50 dollars le baril et plus l’année prochaine", affirme Marco Dunand, le directeur de Mercuria.
"On a touché le fond"
Même son de cloche chez le directeur de Trafigura, Jeremy Weir. "On a touché le fond et, sauf événement catastrophique imprévisible, la demande dépassera l’offre d’ici la fin de l’année", prédit-il.
Les prix bas de ces dernières années ont stimulé l'innovation et la compétitivité
Et pour Torbjörn Törnqvist, le directeur de Gunvor, le rebond est là. "La demande augmente, mais cela prendra longtemps. Il n'existe pas de prix parfait, cela fluctue. Mais on n'a pas besoin d'un baril à 100 dollars, qui avait rendu le secteur peu compétitif. Dos au mur, les compagnie pétrolières ont baissé les coûts de production. Les prix bas de ces dernières années ont stimulé l'innovation et la compétitivité", estime-t-il.
Le retour de l'Iran
La levée prochaine des sanctions contre l'Iran est également soulignée par les négociants comme le retour progressif d'un acteur important sur le marché. "Les banques hésitent encore à soutenir les financements (...) Il faudra plus longtemps que prévu à l'Iran pour revenir sur le marché international", tempère toutefois Torbjörn Törnqvist.
Mais toutes les inquiétudes ne sont pas encore levées. Les prix de l'or noir seront au coeur de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dimanche au Qatar. Parmi les mesures envisagées, un gel de la production est notamment soutenu par l'Irak, où les prix planchers des derniers mois ont été très pénalisants.
Menace de l'EI relativisée
La menace du groupe Etat islamique (EI) sur la production pétrolière irakienne, souvent évoquée, est toutefois nuancée par Falah Alamri, directeur de la compagnie pétrolière étatique irakienne (SOMO). "La sécurité de la production est assurée (...) et il n'y a que très peu de champs pétroliers sous le contrôle de l'EI. Et leur volume est minime: 50'000 barils par jour, ce qui n'a pas d'impact sur la production irakienne", explique-t-il dans Tout un monde.
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Plus généralement, c'est l'instabilité de la région et l'antagonisme entre Iran et Arabie Saoudite qui restent une source d'inquiétude potentielle pour l'industrie du pétrole.
jvia