Au terme de cinq heures de discussion tendue, les ministres du Pétrole ont annoncé qu'aucun accord n'avait été trouvé.
Même si les concertations vont se poursuivre, l'issue de cette réunion va raviver les inquiétudes des acteurs du secteur. Ceux-ci redoutent que les pays producteurs ne relancent la course aux parts de marché, ce qui risquerait de porter un coup d'arrêt à la remontée du prix du baril.
L'Arabie saoudite a notamment menacé d'accroître sa production si aucun accord n'était trouvé.
Tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran
Dix-huit pays, dont la Russie qui ne fait pas partie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), étaient représentés à Doha pour finaliser un accord dans les tuyaux depuis février et qui aurait stabilisé la production jusqu'en octobre prochain à ses niveaux de janvier.
Mais Ryad, chef de file de l'Opep, a insisté pour que tous les pays membres de l'organisation soient partie prenante à ce gel concerté de la production, y compris l'Iran.
Or, la République islamique, absente dimanche à Doha, se refuse à stabiliser sa production au moment où la levée des sanctions occidentales liées à son programme nucléaire peut lui permettre de reprendre pied sur le marché mondial de la production de brut.
L'échec des négociations pourrait à nouveau tirer les cours du brut vers le bas.
agences/fme/vtom
Un tiers du pétrole pompé par l'Arabie saoudite
Un accord, négocié en février par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, vise à geler la production de brut aux niveaux de janvier afin d'enrayer la surabondance de l'offre, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016.
Selon l'Opep, la production iranienne a atteint 3,3 millions de barils par jour (mbj) en mars, contre 2,9 mbj en janvier, encore en retrait par rapport à son niveau d'avant l'embargo (environ 4 mbj).
Ensemble, les membres de l'Opep ont pompé 32,25 mbj en mars, dont près d'un tiers pour l'Arabie saoudite, contre une moyenne de 31,85 mbj en 2015.
Chute d'environ 60% des cours du brut
Les analystes sont divisés sur les résultats à attendre de la réunion, qui pourraient tout aussi bien renvoyer les prix à la hausse ou provoquer de nouveau leur effondrement.
La chute d'environ 60% des cours du brut depuis juin 2014 a été causée par une surabondance de l'offre, consécutive à une forte augmentation de la production de pétrole non conventionnel, dont le pétrole de schiste américain.
Les pays exportateurs ont ainsi perdu des centaines de milliards de dollars et accusé des déficits budgétaires ayant conduit à des mesures d'austérité.