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La difficile quête d'un financement pour les patrons de PME

Les patrons de PME doivent convaincre aussi bien leurs clients que les banques. [RTS - Gaël Klein]
La difficile quête d'un financement pour les patrons de PME / Le Journal du matin / 3 min. / le 25 avril 2016
Franc fort, concurrence étrangère, investissements toujours plus gourmands: les patrons de PME sont sous pression et ont de plus en plus de peine à obtenir de l’argent. Témoignages au SIAMS de Moutier.

La RTS a rencontré lors du salon la semaine dernière plusieurs d'entre eux, actifs dans la machine-outil, l’automation ou la sous-traitance. Afin d’assurer la pérennité de leur entreprise, ils doivent réussir à convaincre aussi bien leurs clients que les banques. Et les conditions de ces dernières sont devenues très dures.

Toujours plus de demandes de financement

Certaines prêtent tout de même, comme la Banque cantonale bernoise. Elle a ainsi soutenu 78 projets en 2015, pour un montant de 134 millions de francs. A la clé: le maintien ou la création d’un millier d’emplois. Et la demande est forte: "Les besoins pourraient augmenter ces prochains temps vu certaines difficultés que des entreprises peuvent avoir aujourd'hui sur les marchés", souligne Francis Wuillemin, responsable de la clientèle commerciale pour le Jura bernois, Bienne, Lyss et Soleure.

Frilosité financière face aux incertitudes

"Aujourd'hui, si c'est plus difficile, c'est justement peut-être parce que les très bons projets sont rares", remarque Richard Vaucher, qui dirige une entreprise d’un peu plus d’une quarantaine de personnes avec 20 ans d'expérience dans l'outillage horloger à Courtelary, dans le Jura bernois. "Il y a peut-être une frilosité du marché qui ne veut pas s'engager sans être certain que les clients sont là", poursuit-il.

Propriété privée en hypothèque

Et dans ce contexte, certains patrons de PME sont prêts à hypothéquer leurs propres biens pour assurer l’avenir de leur entreprise et pour maintenir un savoir-faire industriel. C’est notamment le cas du Valaisan Frédéric Pobelle, spécialisé dans la sous-traitance mécanique à Sion. Son entreprise a dix ans et il vient de racheter une société dans le même domaine à Sierre. Mais il joue très gros.

"Ils m'ont demandé de participer via un cautionnement solidaire. Et pour moi, le seul cautionnement possible était que ma maison privée fasse partie de l'investissement", explique-t-il. "Cela fait bizarre quand on nous le propose alors qu'on a l'impression que notre entreprise vaut quelque chose." Le but de ce patron est de faire perdurer le secteur de la mécanique en Valais, qui reste encore très marginal par rapport à l'Arc jurassien.

Le cautionnement pour payer les salaires

La classe politique semble consciente des difficultés rencontrées par les PME puisque le Conseil national a accepté le mois dernier une motion des Etats demandant de relever le plafond de cautionnement des PME de 500'000 à un million de francs. Cela devrait permettre de financer plus facilement les transmissions d’entreprises ou les investissements indispensables pour assurer leur avenir. Seul bémol: le cautionnement sert souvent à assurer un fonds de roulement aux PME, donc les salaires, preuve des difficultés rencontrées aujourd’hui.

Gaël Klein/oang

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