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Il est urgent d'investir, estiment des experts économiques suisses

Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la BNS, fait partie des experts consultés. [Keystone/Ti-Press - Pablo Gianinazzi]
Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la BNS, fait partie des experts consultés. - [Keystone/Ti-Press - Pablo Gianinazzi]
Au vu des risques conjoncturels et de la situation monétaire, il faut stopper les programmes d'économies et investir, estiment quatre professeurs d'économie sur six interrogés dans Le Matin Dimanche.

"Ce n'est pas le bon moment pour appliquer les programmes" d'économies des collectivités publiques suisses, estime Philippe Bacchetta, professeur de macroéconomie à HEC Lausanne.

"Dans un monde idéal, le secteur public ne cumulerait pas un coup de frein fiscal et un coup de frein monétaire déclenché avec l'abandon du taux plancher", ajoute Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la Banque nationale suisse (BNS).

Eviter de "compliquer la tâche" à l'économie

Toutefois, ce dernier, également professeur honoraire d'HEC Lausanne, tempère en déclarant qu'il ne faut pas "affaiblir la volonté de rigueur budgétaire sur le moyen terme".

Pour Cédric Tille, professeur d'économie à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève, "l'économie suisse est déjà dans une situation suffisamment délicate. Evitons de lui compliquer la tâche".

Pour Charles Wyplosz, professeur à l'IHEID également, "les corrections se font dans les phases de croissance soutenue".

ats/apyt

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Autre son de cloche en Suisse alémanique

Les professeurs d'économie en Suisse alémanique sont en revanche opposés, eux, à l'arrêt des programmes d'économies.

Pour Christoph Schaltegger, qui enseigne aux Universités de Lucerne et Saint-Gall, "la situation économique de la Suisse est robuste. En 2017, on prévoit une croissance économique de 1,5% à 2%".

Reto Foellmi, professeur à l'Université de Saint-Gall et directeur de l'institut SIAW, juge quant à lui "que s'il existe une grande incertitude sur la situation actuelle, (il) doute que la raison soit à rechercher dans l'insuffisance de la demande".