Avec ses filiales CT Cinetrade et Teleclub, le groupe Swisscom occupe une position dominante en particulier dans le domaine de la diffusion en direct par Pay-TV de matches du championnat suisse de football et de hockey sur glace, mais aussi de certains championnats étrangers de football, indique mardi la COMCO dans un communiqué.
Cinetrade dispose en effet de droits exclusifs de longue durée et globaux pour la diffusion de contenus sportifs par le biais de la télévision payante en Suisse. Swisscom a abusé de cette position à plus d'un titre, relève l'autorité fédérale.
Swisscom réfute les accusations
Dans un communiqué publié mardi, Swisscom et sa filiale Cinetrade assurent respecter la loi en la matière. "Comme dans d'autres pays, les droits de retransmission sont attribués périodiquement dans le cadre d'une procédure ouverte, à laquelle peuvent participer d'autres parties, notamment les câblo-opérateurs".
Swisscom va maintenant examiner en détail la décision de plus de 200 pages qui a été rendue. Au vu du montant très élevé de l'amende et du caractère de principe que revêt le jugement, le géant bleu déposera un recours auprès du Tribunal administratif fédéral et le cas échéant, auprès du Tribunal fédéral.
ats/sbad
"Avantage concurrentiel"
L'opérateur a refusé toute offre à certains concurrents pour la diffusion sportive en direct sur leurs plateformes. A d'autres, comme UPC Cablecom, Swisscom n'a octroyé qu'un accès réduit aux contenus sportifs.
A l'inverse du géant bleu, les concurrents ne pouvaient proposer des contenus sportifs à leurs clients que sous forme liée au bouquet de base de Teleclub.
En pleine négociation des futurs droits du foot et du hockey
Cette affaire survient au moment où les négociations des futurs droits du foot et du hockey viennent de débuter et laisser penser qu'un autre acteur cherche à entrer dans ce marché, étant donné que la plainte auprès de la COMCO a été déposée par un opérateur privé.
Si ce dernier parvient à entrer dans la danse, le football et le hockey suisses pourraient au final être partagés en plusieurs lots entre plusieurs opérateurs privés, comme en France par exemple avec Canal Plus et BEIN, ce qui obligerait les téléspectateurs fans de sport à s'abonner à plusieurs services.