Depuis quelques années, plusieurs langues se sont déliées pour critiquer le manque d'inventivité de l'horlogerie suisse face aux montres connectées venues de la Silicon Valley.
L'ancien directeur romand d'Avenir Suisse Xavier Comtesse prédisait l'an dernier le malheur pour les montres helvétiques si elles ne sautaient pas le cap de la connexion. Jean-Claude Biver, responsable du pôle horloger du groupe LVMH, annonçait lui en janvier la fin du smartphone au profit de la montre connectée pour dans 5 ans.
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Une étude de l'institut de recherches économiques et sociales MIS trend vient pourtant balayer ces critiques d'un revers de main: seul un jeune sur cinq âgé de 16 à 25 ans manifeste de l'intérêt pour les montres connectées. Quant à la probabilité d'en acheter une durant les deux prochaines années, la proportion tombe à 10%, précise l'étude, publiée mardi à l'occasion du salon EPHJ-EPMT-SMT à Genève.
A la question "A valeur égale, quel serait votre choix?", la réponse est sans équivoque: 77% préfèrent la montre classique:
Les Suisses romands plus classiques
L'attrait pour les montres connectées est encore moins marqué en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. Parmi les 18% des jeunes qui choisiraient une montre connectée plutôt qu'une montre classique, les Suisses allemands sont largement majoritaire puisque 22% feraient ce choix à valeur égale, contre 10% seulement des Romands.
Mais au-delà des divergences entre classique et connectée, c'est la montre elle-même qui est remise en question lorsqu'il s'agit d'obtenir l'heure. Un total de 98% des jeunes affirment que leur portable fait partie des moyens pour connaître l'heure et 61% qu'il s'agit du premier moyen.
Les horloges sont également largement utilisées puisque 72% des jeunes déclarent y avoir recours pour obtenir l'heure. Toutefois, il s’agit plutôt d'un moyen accessoire car seuls 3% l'utilisent en priorité.
Le cadran traditionnel est lui utilisé par 61% des jeunes, particulièrement par les femmes (65%), les Suisses romands (74%) et les jeunes de formation supérieure (68%), mais il n'est utilisé en priorité que par 31%.
Quant à la montre connectée, elle n'est citée que par 6% des jeunes comme moyen de connaître l'heure.
fme
Méthodologie de l'étude
Au total, 1014 personnes ont participé à l'étude, à savoir 475 en Suisse romande et 539 en Suisse alémanique. La marge d'erreur maximale est de ±3,1% sur l'échantillon global.
Les résultats globaux de cette étude menée du 1er au 9 février ont été pondérés selon le sexe, l'âge ainsi que la région linguistique (Suisse romande/Suisse alémanique).
En marge d'un salon genevois
Ce sondage a été dévoilé mardi à Genève sur mandat du salon international EPHJ-EPMT-SMT. Ce rendez-vous des PME rassemble jusqu'à vendredi plus de 880 exposants en provenance de 13 pays. Il est consacré à l'horlogerie-joaillerie, aux microtechnologies et aux technologies médicales.