Les patrons s'accordent des hausses substantielles alors que dans la tranche des bas revenus, la pression sur les salaires, l'insécurité et la peur de perdre son travail ne cessent de croître, a dénoncé lundi Travail.Suisse dans son étude menée pour la douzième année consécutive.
Les salaires des dirigeants ont fait un grand bond en avant en 2015 et la première place revient au patron de Credit Suisse, Tidjane Thiam. Sa rémunération s'est élevée à 20,3 millions de francs en tenant compte de la prime d'entrée en fonction qu'il a reçue.
Ecarts en hausse
Chez le numéro deux bancaire helvétique, l'écart salarial avec le plus bas revenu s'est creusé à 1:363.
Dans plus de deux tiers des 27 entreprises examinées, l'écart salarial s'est accentué et on peut s'attendre à une nouvelle flambée des bonus, estime Travail.Suisse. Credit Suisse (1:363), UBS (1:275) et Roche (1:273) affichent des écarts salariaux similaires à ceux de 2010.
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Une "urgence" à prendre en compte
Les résultats montrent que l'initiative Minder contre les rémunérations abusives est restée sans effet, souligne le syndicat. Selon Travail.Suisse, de tels écarts salariaux conduisent la population à prendre ses distances par rapport à l'économie.
La politique doit prendre de toute urgence des mesures afin de restaurer la confiance. Le syndicat plaide pour une révision du droit de la société anonyme afin d'empêcher le versement d'indemnités d'entrée en fonction et de départ.
Cette mesure risquant d'être insuffisante, Travail.Suisse réclame l'introduction de la transparence fiscale pour les hauts salaires et l'ouverture d'un débat politique sur la contribution de solidarité.