Le patron du groupe horloger LVMH, Jean-Claude Biver, a indiqué au 19h30 que Tag Heuer avait racheté ses propres montres pour 20 millions de francs à ses détaillants l'an dernier. Cette année, une autre marque du groupe, Zenith, a racheté des stocks d'invendus pour près de 3 millions aux Etats-Unis.
Selon les informations de la RTS, Cartier a aussi acquis pour plus de 100 millions de francs. Le groupe Richemont, qui possède la marque, n'a toutefois pas souhaité s'exprimer.
Pessimisme ambiant
Ce phénomène illustre à lui seul la crise qui secoue l'horlogerie suisse depuis des mois. Alors qu'une reprise des ventes au second semestre était espérée lors de Baselworld, en mars, beaucoup se montrent aujourd'hui plus pessimistes.
La grande majorité des horlogers contactés par la RTS ne voient aucun redécollage des ventes avant 2017. La plupart ont coupé massivement dans l'emploi temporaire (lire encadré).
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En 2016, Rolex est une des rares entreprises en croissance. Grâce aux rachats d'anciens modèles et au lancement de sa montre connectée, Tag Heuer a également bien démarré l'année. Jean-Claude Biver affiche une croissance de 20% de son chiffre d'affaires.
Richard Mille, Audemars Piguet et Hublot figurent également parmi les rares maisons à voir leurs ventes progresser depuis janvier.
Nicolas Rossé/jgal
Les emplois temporaires frappés de plein fouet
Dans le Jura, une agence de placement qui faisait encore 70% de son chiffre d'affaires avec l'horlogerie il y a deux ans a vu ce secteur tomber à zéro.
Les cantons du Jura et de Neuchâtel confirment une augmentation du chômage partiel dans la branche, au niveau de 2010. Plus généralement, les acteurs de l'horlogerie prévoient une diminution du nombre d'emplois dans leur domaine d'activité cette année.