Exemple avec Dennis Just qui a fondé sa startup Knip, comparateur d'assurances sur mobiles, en 2013 à Zurich. L'entreprise se développe bien mais le jeune homme, qui a déjà ouvert des bureaux à Berlin et Belgrade, réfléchit à la possibilité de quitter la Suisse à cause du fisc.
"On n'arrive tout simplement pas à payer", explique-t-il. "On se fait imposer sur des montants qui n'existent pas en réalité. Et nous voulons éviter de devoir vendre une partie de la boîte juste pour payer les impôts."
A Zurich, les startups sont imposées sur le capital-risque investi, que le fisc considère comme de la fortune. Malgré un assouplissement décidé ce printemps par le canton, l'inquiétude persiste dans le milieu des startups - d'autant que le canton de Zurich aimerait étendre son modèle au reste de la Suisse.
Les startups ne veulent pas du modèle zurichois
"Nous sommes pour qu'il y ait une seule pratique dans tout le pays, mais le modèle zurichois ne convient pas du tout" estime Urs Hauesler, président de la Swiss Start-up Association. "Ce serait une catastrophe pour toutes les startups en Suisse, parce que les fondateurs devraient payer plus d'impôt sur la fortune qu'ils ne génèrent de revenu. Ils devraient du coup s'expatrier."
Le canton dit vouloir éviter la fuite des jeunes pousses. Mais une imposition différenciée pour les startups n'est pas à l'ordre du jour, confirme le directeur zurichois des finances Ernst Stocker. "Ma stratégie c'est qu'en matière de startups, Zurich puisse offrir au moins les mêmes conditions que les autres cantons suisses. On y travaille."
Un récent sondage montre que 85% des startups zurichoises pourraient quitter le canton à cause de leurs difficultés fiscales. A cela s'ajoute l'obstacle du recrutement de personnel qualifié non européen, un problème dont se plaignent de nombreux entrepreneurs partout en Suisse.
Rouven Gueissaz/oang