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Les marchés flanchent après les premiers effets concrets du Brexit

La perspective d’un Brexit inquiète les milieux économiques britanniques
La perspective d’un Brexit inquiète les milieux économiques britanniques / 19h30 / 3 min. / le 5 juillet 2016
Les premières répercussions concrètes du Brexit sur l'économie ont à nouveau fait flancher mercredi les places boursières mondiales ainsi que la livre et propulsé à l'inverse l'or, valeur refuge, vers des sommets.

Les Bourses européennes ont clairement accusé le coup, fermant leurs portes sur de nets reculs mercredi. Paris a perdu 1,88%, Francfort 1,67% et Londres 1,25%.

La livre sterling payait pour sa part le prix fort et s'installait sous 1,30 dollar pour la première fois en 31 ans.

Les premiers effets économiques concrets du vote des Britanniques pour quitter l'Union européenne commencent à se faire sentir. Depuis lundi, un total de six fonds immobiliers britanniques ont en effet brutalement suspendu leurs activités face à l'afflux des demandes de retraits d'investisseurs inquiets.

>> Lire aussi : Six firmes financières ont gelé leurs fonds immobiliers au Royaume-Uni

La croissance du secteur des services, prépondérant au Royaume-Uni, a de plus fortement ralenti en juin, selon des données compilées avant et après le vote historique du 23 juin, et Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, omniprésent depuis le référendum pour tenter d'apaiser les marchés, a incité mardi les banques à ouvrir les vannes pour soutenir une économie britannique en proie aux craintes de récession.

Recherche de placements sûrs

Les investisseurs inquiets recherchent du coup frénétiquement des placements sûrs, à commencer par l'or qui a dépassé mercredi son précédent plus haut enregistré le 24 juin dans le sillage du vote britannique.

Le yen et des obligations subissent également une ruée qui provoque mécaniquement une baisse du rendement de ces dernières.

Le graal obligataire, le Bund allemand, s'est enfoncé à des niveaux jamais vus, -0,205% mercredi. Pour la première fois, le taux de l'obligation japonaise à 20 ans a basculé en territoire négatif, et le rendement de l'obligation américaine à 10 ans, toujours positive, continuait à reculer après avoir touché la veille un plus bas historique.

ats/ebz/grin

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Les banques italiennes à la source d'une nouvelle crise?

Au-delà du Brexit, un autre élément pèse sur les marchés: les banques italiennes. Elles se font laminer en Bourse et les investisseurs se demandent avec de plus en plus d'insistance si elles ne seront pas le déclencheur d'une nouvelle crise financière en zone euro, d'autant que semble exister un désaccord profond entre le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et ses partenaires européens sur la manière dont il faudra les renflouer.

Rome a engagé des discussions avec l'Union européenne pour soutenir son système bancaire. Mais l'UE, et l'Allemagne notamment, exigent que les solutions adoptées respectent les règles sur les aides d'Etat.

Concrètement, les nouvelles règles exigent que les actionnaires, créanciers et déposants d'une banque payent pour la sauver, tandis que l'Italie préférerait un sauvetage public, moins douloureux pour l'opinion publique.

L'action Credit Suisse passe sous la barre de 10 francs

A la peine ces derniers mois, l'action Credit Suisse a poursuivi son repli mercredi à la Bourse suisse. Le titre de ce dernier est passé, pour la première fois, sous la barre symbolique des 10 francs. Depuis le début de l'année, l'action du numéro deux bancaire helvétique a perdu plus de la moitié de sa valeur.

Vers 10h50, l'action Credit Suisse se traitait à un peu plus de 9,88 francs, subissant un repli de 2,03% par rapport à la clôture de la veille. Dans le même temps, l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) abandonnait pour sa part près de 1% à quelque 7864 points.

>>Retour sur la chute de l'action Credit Suisse dans Forum:



Les autres valeurs bancaires et financières étaient également à la peine mercredi: Dufry (-2,6%) est tombé dans le bas du tableau, suivi des assureurs Swiss Life (-2,6%), Swiss Re (-2,5%), Zurich Insurance (-2,2%) et Bâloise (-2%). Julius Baer a perdu 2% et UBS 1,9%.

Dans son ensemble, la Bourse suisse a limité la casse mercredi à la clôture, terminant en recul après avoir passé la quasi-totalité de la séance dans le rouge. Le Swiss Market Index (SMI) a terminé la séance sur un repli de 0,55%.