Les manquements constatés dans les activités d'UBS ne se sont pas révélés systématiques comme dans le cas de la banque privée tessinoise BSI, a expliqué l'autorité singapourienne de surveillance des marchés financiers (MAS).
BSI s'était vu retirer en mai sa licence de banque commerciale et infliger une grosse amende. La banque tessinoise sera dissoute une fois finalisé son rachat par EFG International.
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Lacunes et défaillances
Le MAS, qui vise aussi deux autres établissements, pointe du doigt des lacunes de contrôle, et "dans certains cas" des défaillances dans l'acceptation de clients et la surveillance des transactions. Il signale également "des retards excessifs dans la détection et la signalisation de transactions suspectes".
Le régulateur relève que les manquements observés ne concernent que "des processus spécifiques et des opérateurs individuels", mais les qualifie néanmoins de "sérieux en tant que tels" et annonce qu'il prendra des mesures, sans spécifier lesquelles.
ats/mre
"Failles substantielles" chez une autre banque suisse
Le MAS a également relevé des "failles substantielles" dans l'application des règlements anti-blanchiment de la part de la filiale singapourienne d'une autre banque suisse, Falcon Private Bank.
Celle-ci n'aurait pas, selon le régulateur, évalué de manière appropriée et répertorié certaines irrégularités sur les comptes de ses clients.
Des milliards détournés
Cette révélation sur UBS intervient au lendemain de l'annonce par les autorités américaines de leur intention de saisir un milliard de dollars d'actifs liés au scandale impliquant le fonds 1MDB, créé en 2009 par le Premier ministre malaisien Najib Razak à son arrivée au pouvoir.
L'offensive judiciaire lancée par le ministère américain de la Justice cible une "conspiration internationale" visant à blanchir des centaines de millions de dollars détournés du 1MDB, avait déclaré la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch.
Selon la plainte des autorités américaines, des proches du pouvoir malaisien, voire des responsables gouvernementaux, ont au total siphonné trois milliards de dollars via un complexe réseau de sociétés-écrans, afin de mener grand train.
Dans ce dossier, les Etats-Unis ont demandé l'entraide judiciaire à la Suisse. Les autorités américaines exigent la saisie de documents bancaires ainsi que trois tableaux.