L'USAM s'en prend aux avantages jugés indus des agriculteurs
Selon l'USAM, les agriculteurs profiteraient - par rapport aux arts et métiers - de cadeaux substantiels: paiements directs, remboursement de l'impôt sur les huiles minérales ou allocations pour enfants plus élevées. Ces situations discriminantes pour le commerce se vérifient aussi dans les activités de type artisanal exercées par les paysans, souligne l'article.
Avantages hors des zones à bâtir
Ces revenus annexes, comme les tables d'hôtes ou les ventes à la ferme, engendrent d'importantes distorsions de marché estime son auteur, parce que les agriculteurs peuvent construire leur agro-boutique et ouvrir des tables d'hôtes hors des zones à bâtir. Un paysan paiera son mètre carré de terrain agricole cinq francs, là où un commerce devra investir 250 francs par mètre carré.
Pour ce qui touche au droit du travail, les heures de travail hebdomadaires sont fixées à 42 pour les arts et métiers contre 50 pour l'agriculture. Les premiers doivent en plus payer les heures supplémentaires et les heures de nuit, ce qui ne s'applique pas aux activités para-agricoles.
La loi ne serait pas respectée
Crédits d'investissement, allocations familiales, ristourne fiscale pour les agriculteurs qui vendent des terrains constructibles: autant de domaines où la neutralité de concurrence, qui figure dans la loi fédérale sur l'agriculture, n'est pas respectée. Il faut donc mettre le holà, estime l'USAM, à cette escalade des privilèges accordés aux paysans.
L'USP "étonnée" de ces critiques
Pour le directeur de l'Union suisse des paysans (USP), Jacques Bourgeois, l'USAM se trompe de cible. "Nous sommes étonnés des critiques de l'USAM; l'agriculture fait partie du tissu économique local, fait vivre également des PME locales (…), je ne comprends absolument pas de telles critiques", souligne-t-il.
>>> Ecouter la réaction de Jacques Bourgeois dans le Journal du matin:
Roger Guignard/oang