L'an passé, les nuitées des voyageurs venus du Qatar, du Koweït, d'Oman, d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis se sont envolées de près de 20% sur un an à 929'799. Et la tendance s'est poursuivie en 2016, avec une hausse de 9% entre janvier et juillet.
Or, ces hôtes se concentrent principalement sur Genève, Zurich et l'Oberland bernois, qui accaparent deux tiers du total des nuitées des touristes du Golfe.
Répartition inégale
En revanche, les régions de montagne peinent à les attirer: leur nombre a légèrement augmenté en Valais ou aux Grisons, mais sans compenser la chute des visiteurs européens.
Sur les 4,7 millions de nuitées aux Grisons en 2015, les voyageurs des pays du Golfe n'en ont généré que 16'324. En Valais, leur nombre s'est inscrit à 26'619 sur un total de 3,7 millions de nuitées, dont 90% se concentrent sur Zermatt, Crans-Montana et Verbier.
Même constat dans la région bâloise où ils n'ont généré l'an passé que 14'000 nuitées, soit guère plus que les 13'600 affichées en 2012.
ats/jvia
Des visiteurs au budget élevé
Le budget moyen journalier des touristes du Golfe se monte à 500 francs, selon les calculs du Monitoring du tourisme suisse 2011. A titre de comparaison, le budget des touristes allemands se monte à 150 francs par jour.
Pas surprenant dès lors que Suisse Tourisme ait défini les pays du Golfe comme marché de croissance prioritaire. Hors salaires, le budget marketing brut pour cette région atteint pour cette année 1,8 million de francs, un montant qui représente 5% du total.
Aucune chance pour les petites stations
Certains lieux touristiques comme Interlaken (BE) ou Genève se sont positionnés relativement tôt sur les clients du Golfe et sensibilisent leurs professionnels du tourisme aux besoins de cette clientèle.
Les établissements hôteliers, notamment, se sont adaptés à leurs exigences, notamment en leur proposant des buffets halal ou en indiquant dans les chambres la position de La Mecque.
A l'avenir, cette situation ne devrait guère changer, estime Jürg Stettler, directeur de l'institut du tourisme à la haute école de Lucerne. Les petites stations ne disposant pas de la taille critique ni d'une certaine densité d'hôtels de luxe ainsi que d'une visibilité internationale n'ont aucune chance d'attirer les touristes du Golfe, précise-t-il.