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L'industriel Philippe Petitpierre "voit le soleil" pour Swiss Space Systems

Agression
Agression / Mise au point / 13 min. / le 11 septembre 2016
Après l'agression dont a été victime Pascal Jaussi, patron de Swiss Space Systems (S3), Mise au Point a appris auprès de l'industriel Philippe Petitpierre que S3 va entrer en bourse et veut lever 250 millions de francs.

L'entreprise Swiss Space Systems (S3), basée à Payerne (VD), envisage une levée de fonds de 250 millions de francs entre cet automne et cet hiver à la Bourse de Shanghai, a appris l'émission Mise au Point ce dimanche. Une opération qui doit être menée en collaboration avec son partenaire chinois, le groupe Recon.

Mise au Point s'est entretenu avec Philippe Petitpierre. Depuis des mois, cet industriel vaudois s’implique à titre personnel pour sauver la start-up des grosses difficultés financières dans lesquelles elle est plongée. Pascal Jaussi est, lui, toujours en soin au CHUV de Lausanne suite à son agression le 26 août à Aumont (FR). Son état s’améliore. La cicatrisation de ses brûlures a commencé.

- La société S3 est-elle en faillite?
Swiss Space Systems (S3) n’est pas en faillite. S3 a été mise sous protection du juge (ndlr: décision du Tribunal de la Broye et du Nord vaudois du 6 mai 2015, reconduite le 17 février 2016) de façon à éviter des tensions entre la société et ses créanciers d’une part, et d’autre part, pour lui permettre de se restructurer, ce qui a été fait depuis (…). Aujourd’hui, la holding est sortie des grands problèmes et des grandes difficultés, notamment celles d’un surendettement.

- Comment voyez-vous la suite ?
On est au bout du tunnel, on voit le soleil (…). La traversée du tunnel a été longue, elle a été faite dans des conditions très difficiles (…) pas seulement pour Pascal Jaussi, mais aussi pour toutes ses collaboratrices et tous ses collaborateurs qui l’ont accompagné et lui ont fait confiance, et qui ont subi les contrecoups économiques de la perte de capacité financière enregistrée par S3.

- Depuis début 2015, S3 a vécu une véritable valse de ses partenaires financiers. Ce projet industriel est-il viable ?

Le financement et le montage financier d’une start-up dans le secteur du spatial revêt toujours des difficultés particulières, notamment au niveau des établissements bancaires qui ne sont pas rompus à ce genre de financement. Donc, Pascal Jaussi est allé chercher de l’argent auprès de privés, de business angels qui ont l’habitude de fonctionner dans cet environnement.

- Pascal Jaussi a-t-il fait n’importe quoi dans cette quête de fonds?
Justement pas ! Pascal Jaussi a été très structuré. C’est un garçon d’une intelligence supérieure, pour lequel j’ai une admiration sans borne, et qui a fait un montage parfait. Simplement, il y a des rendez-vous qui ont été manqués, et il n’en est pas fautif…

- Et des mauvaises rencontres?
Les mauvaises rencontres sont venues par la suite…

-Une mise sur le marché du capital de S3 est-elle toujours d’actualité ?
Une entrée en bourse est prévue. Une entrée en bourse prometteuse, sur un terrain de jeu asiatique vraisemblablement...Elle permettra de nous sortir de tous les soucis financiers, et que ces jeunes puissent se consacrer vraiment à fond dans ce qui est leur métier, c’est-à-dire le développement du projet.

Documents de l'Office des poursuites

S3 doit beaucoup d'argent. Comme le montrent ces documents de l'Office des poursuites du district de la Broye-Vully, la start-up a près de 6 millions de dettes. Parmi les créanciers figurent des banques, des consultants, l'AVS, les impôts et d'anciens salariés.

Yann Dieuaide/olhor

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L’avion ZéroG

Le premier vol de l’Airbus A340-313 acquis par S3 via un leasing auprès de la société portugaise HiFly est prévu le 30 janvier 2017 au départ de Payerne (Genève ou Bâle si autorisation de vol non obtenue). Six autres vols au départ de la Suisse sont prévus en 2017.

Ils seront suivis d’une tournée au Moyen-Orient, en Extrême-Orient et aux Etats-Unis. Cet avion, qui a 21 ans, a été notamment utilisé par l’ONU. L’avion se trouve actuellement à Malte. Il s’apprêterait à entrer en maintenance sur demande de S3, d’après l’industriel Philippe Petitpierre. Il devrait être ensuite totalement repeint en noir aux couleurs de S3 durant l’automne.

Les vols ZéroG sont commercialisés exclusivement par le voyagiste genevois Fert et Cie. Selon son PDG Jean-Claude Fert, qu’a rencontré la RTS, "45% des quelques 80 vols prévus sur 2017 seraient déjà vendus". A des tarifs allant 2950 francs à 120'000 francs! L’avion ZéroG peut embarquer 71 passagers.