La Suisse compte plus de 1,5 millions de retraités, dont 197'417 n'ont pas de 2e pilier et sont au bénéfice de prestations complémentaires (PC), selon des chiffres de Pro Senectute.
Les femmes sont particulièrement touchées, car elles avaient davantage tendance à travailler à temps partiel. Ainsi, environ 38% des femmes retraitées ne sont pas au bénéfice d'un 2e pilier, contre 13 % d’hommes.
C'est le cas de Simone, 75 ans, qui vit à Gland (VD) et qui touche le minimum octroyé aux retraités, soit un peu plus de 2700 francs: "Je touche 1955 francs par mois d'AVS et 753 francs de prestations complémentaires", rapporte-t-elle.
Le 2e pilier, "un système efficient dès 2025"
En 1985, lorsque la prévoyance professionnelle est devenue obligatoire pour les salariés, Simone avait 44 ans et son mari gagnait suffisamment pour que la famille soit à l'aise. Pourtant, quelques années après, le couple a divorcé et Simone a dû reprendre un emploi d'urgence à l'âge de 57 ans et n'a pas pu cotiser pleinement.
Olivier Ferrari, conseiller financier, explique: "Nous avons un système du 2e pilier qui a démarré en 1985 et qui sera efficient en 2025, soit 40 ans de cotisation. Tous ceux qui arrivent à la retraite avant n'ont pas cotisé pleinement, il leur manque jusqu'à 30-35% de rente".
Un minimum de 2700 francs
Pour calculer les besoins additionnels des retraités, les prestations complémentaires se basent sur un minimum vital de 1607 francs par mois pour une personne seule et de 2411 francs pour un couple. Ces montants sont prévus pour les dépenses en nourriture, en vêtements ainsi que pour d'autres factures telles que les assurances, l'électricité ou les loisirs. S'ajoute également une aide prévue pour le loyer, soit 1100 francs par mois pour une personne et 1250 francs pour un couple, des montants qui n’ont pas changé depuis 15 ans.
Or, Simone espère pouvoir obtenir une aide supplémentaire pour payer son loyer de 1385 francs: "Le problème, indique Manon Zumbrunnen, assistance sociale chez Pro Senectute, c'est qu'un loyer aux normes des PC, soit de 1100 francs, est très difficile à trouver dans cette région. Ou alors il faut se rendre dans des endroits plus reculés, mais qui ne sont pas forcément bien desservis par les transports publics et où il n'y a pas de médecin à proximité".
Yves Godel/hend