"La paix constitue le meilleur investissement que puisse faire le pays", a déclaré il y a deux semaines le président colombien. L'accord pourrait amener entre 1% et 2% de croissance supplémentaire au pays, qui affiche pour l'heure un taux proche de 3%.
Mais il faudra financer la paix. Pour cela, le gouvernement a inscrit plus de quatre milliards de dollars dans le budget 2017. Il s'agira notamment de réintégrer les combattants de la guérilla marxiste des FARC à la vie civile et d'indemniser leurs victimes. Il faudra également remettre dans le circuit économique traditionnel d'immenses zones agricoles consacrées jusqu'ici à la culture de la coca.
Compenser la baisse des recettes du pétrole
Le problème est de trouver des recettes, et le pétrole ne suffit plus: quatrième pays producteur d'Amérique latine, la Colombie en dépend largement. Les ventes d'or noir représentent la moitié de ses exportations et une part importante de ses recettes publiques.
Mais aujourd'hui, il faut compenser la baisse des revenus pétroliers provoqués par la chute des prix: pour chaque dollar en moins sur le prix du baril, l'Etat perd presque 150 millions de dollars. Et augmenter de la TVA, comme Juan Manuel Santos le propose, ne suffira pas.
La Suisse très active en Colombie
Il faudra diversifier les échanges et séduire les investisseurs étrangers - dont la Suisse. Pour cette dernière, la Colombie constitue le quatrième partenaire commercial en Amérique latine, où elle exporte surtout des produits chimiques.
Les affinités entre les deux pays sont suffisamment fortes, en tout cas, pour qu'une entreprise helvétique fabrique en Colombie ses traditionnelles chemises Edelweiss à manches longues, très tendance aujourd'hui.
Olivier Schorderet/oang
La fin d'un conflit de plus d'un demi-siècle
Au terme de près de quatre ans de pourparlers menés à La Havane, les parties doivent signer lundi l'accord de paix mettant un terme à un demi-siècle de conflit en Colombie.
Cette guerre interne, la plus ancienne d'Amérique latine, a impliqué au fil des décennies guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et armée.
Elle a officiellement fait quelque 260'000 morts, 45'000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
L'accord de paix, complexe et technique, encadre le désarmement des quelque 7000 combattants de la guérilla des FARC et la transformation du mouvement en parti politique.
Ces processus ne seront engagés qu'en cas de succès du référendum soumis au vote des Colombiens le 2 octobre prochain. (afp)