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L'économie mondiale durement affectée par la prolifération d'insectes

Les termites sont en grande partie responsables des pertes économiques. [Biosphoto/minden picture/afp - Piotr Naskrecki]
Les termites sont en grande partie responsables des pertes économiques. - [Biosphoto/minden picture/afp - Piotr Naskrecki]
Les insectes envahissants, en pleine expansion sous l'effet des échanges mondiaux et du réchauffement planétaire, font chaque année plus de 75 milliards de francs de dégâts dans le monde, selon une étude parue mardi.

Dommages aux biens et services, coûts en matière de santé, pertes agricoles: les impacts des insectes envahissants (proliférant hors de leur milieu naturel) sont nombreux. Et le résultat chiffré de cette évaluation est a minima, soulignent les auteurs de cette synthèse publiée dans Nature Communications (voir encadré ci-dessous).

Sur 75 milliards de francs de dommages, le termite de Formose apparaît comme l'un des plus destructeurs, relève les chercheurs. Une fois établi, ce termite n'a jamais pu être éradiqué et son potentiel établissement en Europe est à craindre avec le changement climatique.

Coûts sur la santé

Sur la santé, le coût attribuable aux insectes envahissants dépasse 6,1 mds d'euros annuels (non inclus le paludisme - dont l'essentiel est lié à un moustique présent naturellement - ou le virus Zika). La dengue est la maladie la plus coûteuse (84% des dépenses, rien que pour les zones où ces moustiques sont envahissants). Le virus du Nil occidental en représente 15%.

ats/hend

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Pire à venir?

La situation devrait encore se dégrader avec le réchauffement planétaire: son coût devrait croître de 18% d'ici 2050, si rien n'était fait pour freiner le déréglement climatique, pointe l'étude.

Depuis des milliers d'années, les insectes ont propagé des maladies et généré des dommages aux écosystèmes. Ils forment "probablement le groupe le plus 'coûteux'" du règne vivant, rappellent les auteurs.

Aujourd'hui environ 10% des insectes introduits dans une nouvelle région s'y implantent, et 10% d'entre eux finissent par y proliférer.

Méthode

La somme de 69 milliards d'euros (75 milliards de francs) a été obtenue grâce à quelque 700 articles et rapports, mais de ce fait elle tient peu compte d'espèces et de régions sous-étudiées.

Le calcul n'intègre pas non plus le coût des perturbations générées aux "services" de la nature (par exemple la pollinisation des cultures). Ainsi "l'extrapolation minimale que l'on peut faire (du coût de ces insectes) serait plutôt de 270 milliards de dollars", indique à l'AFP l'écologue Franck Courchamp, auteur principal et directeur de recherche au CNRS.