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Un détournement de 800 millions mis au jour par Berne dans l'affaire 1MDB

Censé financer des infrastructures, le fonds 1MDB aurait surtout permis à certains de s'enrichir. [Reuters - Olivia Harris]
Un ouvrier devant le logo de 1Malaysia Development Berhad (1MDB) à Kuala Lumpur. - [Reuters - Olivia Harris]
La Suisse, qui enquête depuis 2015 sur le scandale financier 1MDB, a adressé mercredi une demande d'entraide complémentaire à la Malaisie, suite à la découverte d'un détournement de fonds de 800 millions.

Selon un communiqué du Ministère public de la Confédération (MPC), l'enquête a montré "un important détournement au détriment du fonds souverain" SRC, une filiale du fonds malaisien 1MDB, évalué à 800 millions de dollars, ainsi que la réalisation d'une fraude de type 'Ponzi'" (soit la rémunération des investisseurs initiaux au moyen de fonds obtenus d’autres investisseurs).

Selon le MPC, ces opérations ont "affecté la place financière helvétique".

Fraude pour cacher le détournement de fonds

Cette fraude de type "Ponzi" aurait servi à cacher le détournement de fonds de 800 millions, ainsi que "d'autres faisant l'objet de la première demande d'entraide judiciaire de la Suisse à la Malaisie, lancée le 29 janvier 2016".

La Malaisie est secouée depuis plus d'un an par ce scandale financier alimenté par des allégations récurrentes de corruption et de détournements de milliards d'euros du fonds public 1MDB, dans une affaire visant notamment le Premier ministre Najib Razak.

ats/afp/tmun

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Répercussions en Suisse

Le scandale 1MDB a déjà eu de nombreuses répercussions en Suisse. En septembre 2015, des dizaines de millions de dollars déposés dans des banques suisses ont été gelés sur ordre de la justice.

En avril 2016, la Suisse a inculpé dans le cadre de ce dossier deux anciens fonctionnaires émiratis, soupçonnés d'escroquerie, corruption et faux en écriture.

Enfin, la BSI établie à Lugano a été coulée en mai dernier, en raison de son implication dans ce vaste scandale. La banque n'avait pas suffisamment enquêté sur "des transactions douteuses de plusieurs centaines de millions de dollars" menées par certains de ses clients, liés au scandale.

Le MPC "confiant" dans l'exécution de ses requêtes par la Malaisie

A la suite de la demande d'entraide de janvier, le procureur malaisien avait promis son aide. Le MPC avait ensuite étendu sa procédure pénale en avril. Mardi, il s'est dit "confiant" dans l'exécution de ses requêtes par la Malaisie.

Un avis qui n'est pas partagé par le Fonds Bruno Manser. Dans un communiqué diffusé quelques heures après celui du MPC, l'ONG demande à la Suisse de suspendre les discussions sur le libre-échange avec Kuala Lumpur. Selon le Fonds, les autorités malaisiennes refusent de donner suite aux demandes d'entraide suisses.