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La chasse à la basket de collection, un marché parallèle lucratif

La basket c'est chic
La basket c'est chic / T.T.C. (Toutes taxes comprises) / 11 min. / le 31 octobre 2016
Les amateurs de baskets de collection sont prêts à débourser des centaines, voire des milliers de francs pour un modèle rare. Un marché parallèle qui pèse 1,2 milliard de dollars rien qu'aux Etats-Unis.

Un modèle rare se négocie entre 400 et plus de 1000 euros la paire, et parfois même beaucoup plus, selon les chiffres présentés par TTC lundi. Et les événements spécialisés, où les passionnés viennent chasser la pièce de collection, se multiplient à Berlin, Londres, Amsterdam...  ou encore Bâle et Zurich, où se tiennent des foires réservées aux ventes et aux échanges de baskets rares.

Pour les adeptes, ceux qui disent sneakers à l'américaine et pas baskets, une bonne affaire est comme le vin: un bon millésime bien conservé. Dans son emballage d'origine, il coûte encore plus cher.

A la recherche de la rareté

"C'est une exclusivité d'un magasin japonais, elles datent de 2008. Elles sont neuves, c'est une édition originale avec sa boîte. Les gens seraient prêts à payer 800 ou 900 euros, et moi je les ai eues pour 500", s'enthousiasmait un Hollandais rencontré par TTC dans une foire parisienne, en montrant un modèle de Nike fraîchement acquis.

La paire sera peut-être ensuite revendue de la main à la main, ou via internet. Un marché parallèle qui pèse 1,2 milliard de dollars rien qu'aux Etats-Unis.

Indice boursier

Les chasseurs achètent parfois deux ou trois paires: ils en portent une, en exposent une autre et revendent la troisième. L'affaire se transforme en investissement financier et, sur internet, les sneakers s'échangent comme de véritables titres.

Il existe même une Bourse dédiée à ces produits, le StockX. Un indicateur qui donne le volume de chaussures vendues et à quel prix durant les 24 dernières heures. StockX estime le volume de ce marché à plus d'un milliard de dollars.

Les marques jouent le jeu

La basket de collection a décollé avec l'explosion des réseaux sociaux. Mais les marques, loin de s'en affoler, ont vite compris l'intérêt de cette promotion pas chère et surfent sur la tendance.

"C'est important d'être au plus proche du consommateur et d'être visibles dans ce type d'événement", explique Laurent David, chef de projet chez Puma, présent lors de la foire à Paris. Deux modèles de la marque ont d'ailleurs été créés pour l'occasion. Deux-cent paires bleu-blanc-rouge et kaki qui s'arrachent... et pourront se revendre au double du prix quelques jours plus tard.

D'un côté, ça nous fait faire un peu la grimace... mais de l'autre, on a une certaine fierté de savoir que nos modèles sont désirés et que les prix s'envolent.

Laurent David, chef de projet chez Puma

Christophe Sierro/jvia

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Moins chères pour les consommateurs

Au-delà des modèles de collection, le marché de la basket se porte bien et attire hommes et femmes de toutes les générations. Il représente aujourd'hui quelque 80 milliards de dollars, mais s'est clairement durci.

"Le prix d'achat moyen a baissé de 25% en dix ans, tout est moins cher pour le consommateur", explique Guillaume "Toto" Morand, propriétaire depuis 30 ans des magasins Pomp it Up à Lausanne, Genève et Zurich, qui vend quelque 150'000 paires par an depuis dix ans. Il estime le prix moyen d'une paire entre 120 et 180 francs.

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