Le Nasdaq a pour sa part clôturé en baisse (-0,81%). Fini le "risque Trump", le marché mise désormais sur une accélération de la croissance et une remontée de l'inflation aux Etats-Unis après l'accent mis par le président américain élu Donald Trump sur la relance de l'économie.
Vers 16h30 (heure suisse), l'indice Dow Jones avait ainsi gagné 0,45%, à 18'674 points avant de finir à 18'808 après un record en séance à 18'873. Il était monté dans les premières minutes jusqu'à 18'762 points.
Les banques et autres titres financiers ont le plus augmenté, tandis que les services publics et les actions immobilières ont perdu du terrain.
Politique expansionniste
"Le soutien budgétaire en provenance des baisses d'impôts et de l'investissement en infrastructures (à condition qu'il obtienne l'aval du Congrès) constituerait un facteur positif pour la croissance à long terme", ont indiqué les équipes de BofA-Merrill Lynch, selon le site Zonebourse.com.
Attention toutefois, avertissent les économistes, cette politique expansionniste pourrait forcer la Réserve fédérale (Fed) à rapidement intervenir. "Une fois que la poussière de l'élection se sera dissipée, la Fed pourrait se focaliser sur le potentiel de croissance et se montrer plus sévère, ce qui serait un facteur de soutien pour le dollar, mais aussi un frein pour les marchés d'actions", selon la banque.
Aspects favorables du programme Trump
Mercredi, la Bourse de New York avait déjoué la plupart des pronostics en montant nettement. Cette réaction favorable est d'autant plus surprenante que, lors de la campagne, Wall Street avait généralement baissé lorsque l'actualité était jugée défavorable à Hillary Clinton, la démocrate étant largement présentée comme un gage de continuité par contraste avec un Donald Trump imprévisible.
>> Lire : Les bourses mondiales ne s'affolent pas après la victoire de Donald Trump
Parmi les explications avancées à cette bonne disposition, certains analystes estimaient que les investisseurs cherchaient à se concentrer sur les aspects perçus comme favorables du programme de Donald Trump, notamment un plan de relance des infrastructures et de vastes baisses d'impôts, et mettre de côté des éléments jusqu'alors mis en avant comme menaçants, en premier lieu le protectionnisme affiché du républicain.
Même si les esprits restaient largement dominés par l'issue des élections, avec aussi la victoire du camp républicain aux législatives, les investisseurs ont aussi pu bénéficier jeudi du soutien de l'annonce d'un recul plus marqué que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.
afp/fme/olhor
La victoire de Trump implique de repenser la mondialisation, estime le FMI
L'élection de Donald Trump sur un programme protectionniste montre la nécessité d'accorder davantage d'attention aux "effets négatifs" de la mondialisation et du commerce international, a déclaré le porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) Gerry Rice, ajoutant que la mondialisation devait davantage profiter à "tous".
Le candidat républicain Donald Trump a conquis mardi la Maison-Blanche en dénonçant les grands accords de libre-échange signés par les Etats-Unis, accusés d'avoir accéléré les délocalisations d'emplois et la désindustrialisation.
Traditionnellement, le FMI, dont les Etats-Unis sont les premiers actionnaires, a été un ardent défenseur de l'ouverture des frontières commerciales et de la libéralisation du commerce, mais a dû récemment se pencher sur les failles de la mondialisation, notamment après le vote britannique en faveur du Brexit en juin.
Canada et Mexique prêts à rouvrir avec Trump le traité de libre-échange
Le Canada et le Mexique sont prêts à rouvrir l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), comme le souhaite le président élu Donald Trump qui avait même évoqué pendant la campagne électorale américaine sa pure abrogation.
"Si les Américains veulent parler de l'Aléna ou de n'importe quel autre accord commercial, (le Canada) est toujours ouvert pour en discuter avec eux", a indiqué jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, farouche défenseur du libre-échange.
La veille, la ministre mexicaine des Affaires étrangères Claudia Ruiz Massieu avait relevé sur CNN que l'accession de Trump à la Maison Blanche était "l'occasion de réfléchir si nous devons moderniser" le traité économique "d'une manière qui soit encore plus avantageuse pour les trois pays signataires".