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Après la destitution de Dilma Rousseff, Petrobras subit d'immenses pertes

L'enquête sur Petrobras, lancée en 2014, a déjà fait arrêter plusieurs responsables du groupe pétrolier. [Reuters - Ueslei Marcelino]
L'enquête sur Petrobras, lancée en 2014, a déjà fait arrêter plusieurs responsables du groupe pétrolier. - [Reuters - Ueslei Marcelino]
Le géant pétrolier public brésilien Petrobras, au coeur d'un vaste scandale de corruption, a annoncé jeudi des pertes pour le troisième trimestre de 16,5 milliards de reais, soit environ 4,8 milliards de francs.

"La dépréciation comptable a eu un impact très important sur le résultat final de l'entreprise ce trimestre", a indiqué Ivan Monteiro, directeur financier du groupe.

Il ajouté que Petrobras ne prévoit pas d'événements d'une telle ampleur sur les prochains trimestres.

En vert au 2e trimestre

Le groupe, au centre d'un vaste scandale de corruption touchant l'élite politique, était pourtant repassé dans le vert au deuxième trimestre. Il avait publié un bénéfice de 370 millions de reais après trois trimestres de pertes grâce à une augmentation de sa production et une reprise des prix du pétrole.

Mais il a dû cette fois passer une dépréciation comptable sous l'effet notamment de l'appréciation du réal, de ses prévisions de cours du Brent d'ici 2021 et d'une révision de son portefeuille d'investissements.

Pendant au moins dix ans, Petrobras a été lié à un gigantesque réseau de pots-de-vin, dont la révélation a conduit à la destitution de la présidente Dilma Rousseff (lire encadré).

ats/sbad

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Pertes records en 2015

Les experts estiment que les fraudes ont coûté au groupe étatique environ deux milliards de dollars en une décennie. Le géant pétrolier avait ainsi dévoilé en 2015 des pertes records de 9,6 milliards de dollars.

Le scandale qui a éclaté en 2014 et ses incessants rebondissements, en pleine récession économique, ont envenimé une crise politique qui a considérablement affaibli la présidente Dilma Rousseff.

Celle-ci a finalement été destituée fin août sous une autre accusation, celle d'avoir maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur du déficit. Elle a été remplacée par son ancien vice-président de centre droit, Michel Temer.

Investissements réduits

Cette dépréciation tient compte du nouveau plan d'investissements dévoilé en septembre qui prévoit une forte réduction de ses dépenses et de son endettement pour assainir ses comptes. Ce plan inclut ainsi une chute de 25% de ses investissements sur la période 2017-2021.

Sur le trimestre, sa production de pétrole et de gaz naturel a atteint 2,9 millions de barils par jour, soit une hausse de 2% par rapport au trimestre précédent. Les exportations de pétrole et de produits dérivés ont progressé de 9% par rapport au deuxième trimestre, à 562'000 barils par jour.