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Malgré les apparences, les banques de détail traversent une mauvaise passe

Les banques de détail font face à un problème croissant de rentabilité. [Keystone - Fabrice Coffrini]
Les banques suisses de détail voient l’avenir en gris / Le Journal du matin / 3 min. / le 1 décembre 2016
Le pessimisme n’épargne pas les banques suisses de détail, selon une enquête publiée récemment par la Haute école de Lucerne. Les établissements centrés sur la clientèle domestique subissent une baisse de leur rentabilité.

Les apparences sont trompeuses dans ce secteur qui représente l’essentiel des 250 à 300 banques du pays. Si on observe les banques cantonales, la plupart d’entre elles continuent de dégager des bénéfices. Elles sont bien capitalisées et, au niveau de l’emploi, les effectifs sont restés stables ces dix dernières années, selon la société d’audit et de conseil EY.

Le travail d’une banque de détail, schématiquement, est de collecter l’épargne des particuliers, de rémunérer ces dépôts à un certain taux, puis de prêter cet argent à un taux supérieur. La différence entre ces deux taux constitue la marge d’intérêt. Et comme les taux ont beaucoup baissé, la marge médiane a fondu: elle se situe actuellement à 1,17%, selon EY.

Petits clients à la caisse?

Les banques gagnent moins sur les prêts hypothécaires, et bien qu’elles ne rémunèrent presque plus les dépôts, elles peinent à conserver leurs marges. Pour cela, il faudrait non seulement qu'elles cessent de rémunérer les dépôts, mais aussi qu’elles fassent payer les clients pour déposer leur argent à la banque.

Si cela se fait déjà assez largement pour les clients importants - caisses de pension, grandes entreprises -, en revanche, faire payer le petit épargnant est encore un tabou. Même si plusieurs établissements, comme la Banque Migros et la BCGE, ont déjà menacé de le faire.

Il n'en n'est pas question du côté de la BCV, comme l'a assuré Olivier Steimer, président du conseil d'administration de la BCV, dans le Journal du matin de la RTS. "Les banques continuent de gagner de l’argent, moins certes, mais elles continuent de gagner."

>> Entretien avec le président de la BCV :

Olivier Steimer, président du Conseil d'administration de la BCV. [Keystone - Dominic Favre]Keystone - Dominic Favre
L'invité de la rédaction - Olivier Steimer, président du Conseil d'administration de la BCV / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 1 décembre 2016

Banques fragilisées

Cette perspective pourrait devenir une réalité en Suisse, les banques de détail faisant face à un problème de rentabilité. On dit qu’une banque ne devrait pas investir plus de 50 francs pour gagner 100 francs. Dans les faits, de nombreuses banques dépensent entre 60 et 65 francs pour en gagner 100.

Ce problème s’explique notamment par l’augmentation des coûts réglementaires. Les banques doivent remplir des exigences de fonds propres toujours plus élevées, ce qui immobilise de plus en plus d’argent. S’ajoutent les formalités exigées par la FINMA, le gendarme du marché, que les banques jugent responsable d’une inflation réglementaire.

Guillaume Meyer/lgr

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Les Fintech, grandes gagnantes de la situation

Pour baisser leurs coûts, les banques de détail ont tendance à sous-traiter des activités. Plusieurs banques ont déjà franchi le pas pour l’informatique, mais d’autres secteurs pourraient y passer.

Résultat, cette course aux économies profite aujourd’hui aux Fintech, les entreprises spécialisées dans les technologies financières. Ces dernières - souvent dirigées par d’anciens banquiers - connaissent parfaitement les besoins de leurs clients.