La justice américaine s'intéresse une fois encore à Credit Suisse, et toujours pour évasion fiscale. Un riche professeur d'université américano-israélien aurait dissimulé l'existence de 200 millions de dollars au fisc américain. Cette somme était placée dans la banque suisse. Ses aveux, enregistrés il y a moins d'un mois, ont été rendus publics par la justice américaine elle-même.
Seraient-ce les prémices d'un nouveau scandale? Pour Loren Washburn, ancien procureur américain, si les Etats-Unis ont ainsi médiatisé l'affaire, c'est qu'ils ont constitué un dossier solide. "Je pense que l'on va avoir d'autres nouvelles dans les mois à venir."
Culture d'entreprise inchangée?
En 2014, Credit Suisse avait dû payer une amende de 2,6 milliards de francs pour avoir facilité la fraude fiscale de 20'000 contribuables américains, avec la promesse de ne plus jamais jouer à ce jeu-là.
Reste à savoir si cette fraude a été orchestrée après les accords conclus entre la banque et la justice américaine. Credit Suisse n'a-t-elle pas changé sa culture d'entreprise ou n'est-ce qu'un simple oubli? Interrogé, l'établissement bancaire n'a pas souhaité commenter.
Avoirs gelés
Pour Peter V. Kunz, professeur de droit à l'Université de Berne, tous les scénarios sont possibles. "Soit on prolonge le délai de probation de Credit Suisse aux Etats-Unis, soit on augmente l'amende déjà négociée. Dans le pire des cas, la justice américaine relance une procédure pénale."
Preuve que la situation est tendue chez Credit Suisse, tous les avoirs incriminés ont été gelés.
Thierry Clémence/fme