L'enquête réalisée par South Pole Group montre que les placements financiers outre-Atlantique - qui représentent 10% de la fortune de la BNS - correspondent aux émissions de CO2 de la Suisse entière.
La BNS investit en effet plus de 6,5 milliards de francs dans l'industrie fossile aux Etats-Unis, relève le rapport, qui cite les données émanant des autorités américaines.
Quatre milliards de pertes
L'étude pointe également les pertes de la BNS dans ses placements aux Etats-Unis, qui s'élèveraient à 4 milliards de francs entre début 2013 et fin 2015.
Ces derniers seraient d'ailleurs contraires aux objectifs de l'accord de Paris, mais aussi contraires à la politique de la BNS: "La directive de placements de la Banque nationale indique que la BNS évite d'investir dans des entreprises qui causent de graves dommages à l'environnement", explique Susana Jourdan, codirectrice des Artisans de la transition.
"No comment"
Contactée par la RTS, la BNS confirme cette directive, mais ne souhaite pas commenter davantage le rapport. Toutefois, pour Andréa Maechler, membre de la direction, la BNS n’exclut pas de sortir des énergies fossiles, mais c’est au politique de montrer la voie.
De son côté, l'association Artisans de la transition se défend de vouloir faire un procès à la BNS. Elle dit vouloir encourager la transparence sur l'impact climatique des placements financiers, alors que le projet de révision de la Loi sur le CO2 est actuellement discuté à Berne.
A noter que la BNS détient pour plus de 54 milliards de dollars en actions américaines (voir le top 10 dans le tableau ci-dessous).
Romain Bardet/hend