Jusqu'à présent, Volkswagen avait indiqué que le patron du groupe aux 12 marques Martin Winterkorn, démissionnaire à la suite du scandale mais qui avait nié toute responsabilité, n'avait pris connaissance des falsifications que "fin août, début septembre", soit juste avant que le scandale n'éclate, en septembre 2015.
Mais deux "témoins capitaux" ont indiqué aux autorités américaines que Martin Winterkorn et l'actuel patron de la marque Volkswagen, Herbert Diess, savaient "dès la fin juillet 2015" que les tests des émissions polluantes sur les moteurs diesel aux Etats-Unis étaient manipulés, rapportent le journal Süddeutsche Zeitung et les chaînes de télévisions publiques régionales NDR et WDR.
"Les responsables n'ont pourtant pris aucune mesure pour informer les autorités américaines de ces manipulations et faire table rase" de ces pratiques, écrit la Süddeutsche Zeitung sur son site internet.
Nouvel accord financier avec les Etats-Unis
Dans un communiqué diffusé mardi, le groupe a par ailleurs assuré avoir conclu avec le Département de la Justice américain (DoJ) et les autorités douanières un "accord préliminaire" couvrant également des pénalités civiles.
Le groupe assure que son conseil d'administration pourrait se réunir dès aujourd'hui pour approuver l'accord et reconnaît que la facture totale du Dieselgate en Amérique du Nord devrait "dépasser" les provisions mises de côté pour couvrir le coût du scandale.
Cette annonce intervient au lendemain de l'inculpation du premier cadre dirigeant du groupe aux Etats-Unis dans ce scandale qui a valu à VW ses premières pertes en 20 ans.
Aux Etats-Unis, le géant allemand de l'automobile s'est déjà engagé à débloquer un vaste plan d'indemnisation de 14,7 milliards de dollars, prévoyant notamment le rachat des véhicules affectés. S'y ajoutent 603 millions à destination des Etats américains, 1,2 milliard pour les concessionnaires et au moins un milliard supplémentaire pour les voitures de grosse cylindrée.
agences/mre
Augmentation des ventes
Mardi toujours, le groupe VW a annoncé une augmentation de ses ventes de 3,8% en 2016, à 10,3 millions de véhicules. Le constructeur, au coude à coude avec Toyota pour la place du numéro un mondial, enregistre donc un record malgré une image entachée par le Dieselgate.
Volkswagen, maison mère de douze marques automobiles dont Audi, Porsche, Seat, Skoda et Bentley, avait dépassé en 2014 pour la première fois de son histoire la barre symbolique des 10 millions de véhicules écoulés, à 10,14 millions d'unités, avant de retomber à 9,93 millions en 2015.