L'entreprise qu'il a cofondée est l'une des plus grosses de Suisse. Le Genevois Marco Dunand est à la tête de Mercuria Trading, l'un des plus grands négociants pétroliers au monde, avec 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires par an.
A l'occasion d'une rencontre au Forum économique mondial de Davos avec un correspondant de la RTS, Marco Dunand s'est exprimé sur les risques liés au manque d'investissements dans le secteur pétrolier.
"Un marché extrêmement volatile"
"C'est pratiquement la première fois dans l'histoire, en ce qui concerne par exemple le pétrole, qu'il y a eu une réduction des investissements pendant trois ans de suite. En général, cela prend un moment avant de voir la répercussion d'une réduction des investissements. Mais il est possible que l'on fasse face à un choc pétrolier dans les deux ou trois prochaines années (...) Donc on s’attend à un marché extrêmement volatile", confie le négociant dans l'émission Forum.
Marco Dunand estime néanmoins que sa société a suffisamment mis de côté pour encaisser ce choc: "Nous sommes là pour nous adapter et surtout pour amener un certain équilibre dans les marchés (...) Par exemple, dans la baisse des prix, des sociétés comme la nôtre ont stocké énormément de pétrole que l’on va relâcher pendant la remontée."
Important d'avoir un pied dans le marché chinois
Marco Dunand dresse également un bilan positif après l'entrée, il y a presque une année, de ChemChina dans le capital de Mercuria.
"La collaboration a bien marché. Je pense que les relations entre la Suisse et la Chine sont excellentes. Nous avons le président chinois en visite en Suisse, ce qui est quand même un événement extrêmement rare. La Chine va être un des facteurs de croissance dans la demande d'énergie, donc il est important pour nous d’avoir un pied dans le marché chinois."
Quant aux Etats-Unis, s'il estime que s’il est encore tôt pour porter un jugement sur la nouvelle administration, le négociant précise qu'il n'y a pas d'appréhension. "Il y a plutôt de la curiosité."
jzim/Propos recueillis par Frédéric Mamaïs, envoyé spécial à Davos
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