L'es-dirigeant de VW Martin Winterkorn a démenti jeudi avoir appris la manipulation dès l'été 2015 comme le soupçonnent notamment les autorités américaines: : "Ce n'est pas le cas", a-t-il martelé peu après 10h00 dans sa déclaration préliminaire.
"Je cherche encore aujourd'hui les réponses" aux questions soulevées par ce scandale monumental, a-t-il assuré, flanqué de deux avocats. "Ça rend les gens furieux et moi aussi". La presse doute cependant qu'il se plie au jeu des questions-réponses des députés.
D'autres cadres doivent être entendus
Réunis pour plusieurs heures, les députés doivent aussi entendre jeudi Matthias Wissmann, ancien ministre des Transports devenu président de la Fédération de l'industrie automobile (VDA), ainsi que trois cadres dirigeants des marques Volkswagen, Audi et Opel.
La commission parlementaire a déjà entendu mi-décembre le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, qui affirme n'avoir rien su avant la révélation publique du scandale, et veut auditionner Angela Merkel.
afp/ptur
L'ancienne direction mise en cause par les autorités américaines
Les autorités américaines mettent clairement en cause l'ancienne direction depuis la récente inculpation pour fraude d'Olivier Schmidt, un cadre dirigeant. D'après les aveux de ce dernier au FBI, la direction du géant aux 12 marques avait été informée de la supercherie à la mi-2015 mais avait décidé de garder le silence.
Volkswagen a de son côté accepté de plaider coupable de "conspiration" et d'"obstruction à la justice" pour avoir détruit des documents afin de dissimuler ses agissements aux autorités américaines, mais l'accord final de 86 pages ne clarifie pas les responsabilités au sein du groupe.
Ligne de défense inchangée
La ligne de défense du groupe n'a pas varié depuis plus d'un an: selon Volkswagen, le directoire n'a été informé que "fin août, début septembre" 2015 de ce gigantesque trucage. Mais dimanche, le quotidien populaire Bild citait un participant à une réunion organisée le 27 juillet 2015 avec la direction de VW, selon lequel les dirigeants ont évoqué "le fait que quelque chose d'illégal était installé sur nos voitures", avant de s'interroger sur l'attitude à adopter.
Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung et les chaînes publiques régionales WDR et NDR, deux "témoins capitaux" ont expliqué aux autorités américaines avoir soulevé le problème dès 2012 et 2014 auprès de Martin Winterkorn.