"On attend une croissance d'environ 6,5%, même si nous nous efforcerons de faire mieux", a déclaré dimanche le Premier ministre Li Keqiang devant les près de 3000 membres du Parlement chinois (ANP).
En 2016, l'objectif de croissance du pays était "entre 6,5% et 7%". Le PIB de la deuxième économie mondiale avait finalement progressé de 6,7%, sa pire performance depuis 26 ans.
Sur la corde raide
En ouvrant la grand-messe annuelle de la chambre d'enregistrement du régime, sous les ors du Palais du peuple, Li Keqiang a joué les équilibristes. Il a alterné l'énumération de "graves difficultés" et celle des réformes économiques.
De fait, Pékin est sur la corde raide: prônant un douloureux rééquilibrage vers les services et la consommation intérieure, mais également soucieux de préserver la stabilité sociale et l'emploi. Quitte pour ce faire à maintenir à flot des groupes étatiques structurellement déficitaires et à gonfler les dépenses publiques dans de colossaux chantiers d'infrastructures.
Rendre à la Chine "un ciel bleu"
L'abaissement de l'objectif de croissance "laisse de l'espace pour poursuivre les réformes structurelles", celles qui visent les mastodontes mal gérés et les "zombies" du secteur étatique, a indiqué Wendy Chen, économiste de Nomura. De quoi pouvoir, également, continuer de sabrer les colossales surcapacités de production dans la sidérurgie et le charbon, note-t-elle.
Le pays réduira de 150 millions de tonnes les capacités annuelles du secteur du charbon (une baisse de 800 millions est visée d'ici 2020), a assuré Li Keqiang, se faisant fort de "mener une guerre sans merci" pour rendre à la Chine "un ciel bleu". Le charbon assure toujours quelque 60% de l'électricité chinoise, alimentant la pollution qui embrume les métropoles du pays.
ats/ctr