Après plusieurs années de forte croissance, Uber voit la poursuite de sa course menacée par une série de révélations embarrassantes et susceptibles de remettre en cause le contrôle sur l'entreprise de son patron-fondateur, Travis Kalanick.
Le service américain de voiture avec chauffeur a confirmé cette semaine qu'il recherchait "activement" un numéro deux pour épauler son patron. Cette personne aura le titre de directeur d'exploitation et "travaillera en partenariat" avec Travis Kalanick, a précisé ce dernier.
19 février - Accusations de harcèlement
Une enquête a été ouverte le 19 février après les accusations d'une ancienne salariée d'Uber disant avoir été victime de harcèlement sexuel et dénonçant le sexisme au sein de l'entreprise.
La femme a raconté sur son blog avoir reçu des propositions sexuelles d'un supérieur et l'avoir signalé à la hiérarchie. Selon elle, l'homme n'a pas été sanctionné au motif que c'était sa "première offense" et qu'il affichait "une performance élevée", tandis qu'elle s'est vu demander de choisir entre changer de service ou prendre le risque d'obtenir une mauvaise évaluation si elle conservait son poste actuel.
D'après elle, le pourcentage de femmes dans le service est passé de 25% à 3% entre son arrivée et son départ, en conséquence notamment du "sexisme au sein de l'organisation".
23 février - Accusations de vol de technologies
Waymo (ex-Google Car), la société du géant internet américain Alphabet consacrée aux voitures sans chauffeur, a porté plainte le 23 février contre Uber et sa filiale de camions autonomes Otto, les accusant d'avoir volé certaines de ses technologies: "En fin de compte, ce vol calculé a rapporté plus d'un demi-milliard de dollars aux salariés d'Otto et permis à Uber de ranimer un programme bloqué, tout cela aux dépens de Waymo", affirme la plainte.
Waymo poursuit Otto et Uber pour vol de secret industriel et violation de brevet. La compagnie réclame un procès devant un jury afin de leur interdire d'utiliser ses technologies, ainsi que des dédommagements pour un montant non précisé.
>> Lire : Alphabet et Google poursuivent Uber pour vol de technologies
27 février - Démission du numéro deux d'Uber
Le directeur technique d'Uber Amit Singhal a été contraint de démissionner le 27 février pour avoir caché une plainte pour harcèlement sexuel qui l'avait visé préalablement chez Google.
Amit Singhal a fermement condamné cette accusation, affirmant "ne pas excuser ce type de comportement et n'avoir jamais commis de tels actes".
28 février - Excuses après injure à un chauffeur
Travis Kalanick a fait des excuses à la fin février, après une vidéo de la semaine précédente qui s'était largement répandue sur internet. Celle-ci montrait une altercation entre le patron d'Uber et un chauffeur de l'entreprise: "C'est la première fois que je l'admets, j'ai besoin d'aide au niveau managérial et j'ai l'intention d'y avoir recours", avait-il reconnu.
3 mars - Uber avoue utiliser un logiciel secret
A la suite de révélations dans le New York Times, Uber a avoué le 3 mars l'existence d'un logiciel secret destiné à éviter que ses chauffeurs ne soient contrôlés par les autorités.
Quelques jours plus tard, l'entreprise américaine a promis d'arrêter d'utiliser son outil Greyball: "Nous interdisons expressément à l'avenir son utilisation pour cibler des actions des régulateurs locaux", a indiqué un responsable.
hend avec agences
Uber se distancie de Donald Trump
Travis Kalanick a quitté début février jeudi un forum stratégique de dirigeants d'entreprises chargé de conseiller le président américain Donald Trump, dont la politique controversée sur l'immigration commençait à peser sur l'activité du service de réservation de voitures avec chauffeur.
"Plus tôt aujourd'hui, j'ai parlé brièvement avec le président de son décret sur l'immigration et des problèmes pour notre communauté. Je lui ai aussi faire savoir que je ne pourrai pas participer à son conseil économique", a annoncé Travis Kalanick aux salariés d'Uber.