La démarche française de sensibilisation des multinationales sur l'impact de leurs activités à l'étranger, notamment sur les droits humains et environnementaux, constitue une première mondiale, ainsi que le racontent mardi La Liberté, Le Courrier, Le Nouvelliste, L'Express et L'Impartial notamment.
La nouvelle loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d'ordres a été validée la semaine dernière par le Conseil constitutionnel chargé d'évaluer la conformité du texte.
Réveil des consciences
Une victoire pour des organisations non gouvernementales (ONG) comme l'allemande Sherpa qui avait porté plainte contre LafargeHolcim en novembre 2016, conduisant à l'éclatement du scandale impliquant le cimentier franco-suisse dans le financement indirect de groupes armés pour pouvoir poursuivre ses activités en Syrie.
Depuis, LafargeHolcim a reconnu ses torts en Syrie et présenté ses excuses. Le groupe a en outre récemment renoncé - après avoir été appelé à "bien réfléchir" avant d'agir par le ministre français des Affaires étrangères - à construire le mur que le président Donald Trump avait promis durant sa campagne d'ériger à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis pour bloquer l'immigration.
>> Lire : Paris invite LafargeHolcim à "réfléchir" à sa participation au mur de Trump
Une affaire qui démontre l'utilité d'une loi contraignant les entreprises à sécuriser leur chaîne de production, selon Marie-Laure Guislain, de Sherpa, interrogée par les quotidiens romands.
gax
En Suisse, une initiative en cours
S'inspirant de la loi française sur le devoir de vigilance des multinationales, 80 organisations non gouvernementales (ONG) suisses ont lancé en 2015 l'initiative "Pour des multinationales responsables" qui demande que les sociétés ayant un siège en Suisse soient tenues de protéger les droits humains et l'environnement dans leurs activités aussi bien en Suisse qu'à l'étranger.
Le texte a été déposé en novembre et le Conseil fédéral l'a rejeté en janvier, sans lui opposer de contre-projet.