Vague de perquisitions chez Credit Suisse pour soupçons de fraude fiscale
Des perquisitions ont eu lieu dans les bureaux de Credit Suisse aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et en Australie. La banque est soupçonnée d'avoir activement facilité l'évasion fiscale
Les autorités néerlandaises soupçonnent des cas d'évasion fiscale. Elles ont été alertées de l'existence de comptes secrets gérés par une banque suisse.
Plusieurs arrestations
L'opération a été menée de façon coordonnée dès jeudi aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et en Australie, a précisé le Service néerlandais d'information et d'enquête fiscale (FIOD). Deux personnes ont été arrêtées aux Pays-Bas.
"Des biens, des bijoux, une voiture haut de gamme, des tableaux de prix, et un lingot d'or" ont été saisis dans des maisons aux Pays-Bas, ajoute le communiqué.
L'enquête vise des dizaines de personnes soupçonnées de fraude fiscale et de blanchiment d'argent, ont fait savoir vendredi les autorités néerlandaises pour la poursuite des crimes financiers. Les suspects auraient confié de l'argent à une banque suisse, sans en avertir les autorités.
Le gouvernement néerlandais a signalé aux pays concernés par cette affaire de l'existence de 55'000 comptes suspects dans cette banque, dont 3800 en lien avec les Pays-Bas.
340 clients identifiés en Australie
L'Australie a identifié plus de 340 personnes en contact avec des gestionnaires de fonds liés au système bancaire suisse. Ceux-ci sont présumés avoir activement promu et facilité des plans d'évasion fiscale, a indiqué vendredi une ministre australienne.
La semaine prochaine, la Force opérationnelle australienne contre la grande délinquance financière (Serious Financial Crime Task Force, SFCT) interrogera des employés de banque, des contribuables et des avocats dans le cadre de cette affaire.
La justice suisse déplore
Le Ministère public de la Confédération (MPC) a pour sa part a réagi aux événements en précisant n'avoir pas été informé de ces opérations. Il déplore que les us et coutumes en matière de coopération internationale ou d'entraide judiciaire n'ont dans ce cas visiblement pas été respectés.
Il attend une explication écrite des autorités néerlandaises et étudie la suite à donner à l'affaire.
>> L'interview de Paolo Bernasconi, ex-procureur tessinois et spécialiste du monde bancaire :
![Paolo Bernasconi. [Keystone - Gian Ehrenzeller]](https://img.rts.ch/articles/2014/image/s5p0q4-25974856.image?w=960&h=384)
Keystone - Gian Ehrenzeller ats/cab
Publié Modifié
Credit Suisse collabore
En fin de matinée, le Credit Suisse a publié un communiqué annonçant que ses bureaux à Londres, Paris et Amsterdam "ont été contactés" par des autorités locales au sujet d'affaires fiscales de clients. Le numéro 2 bancaire helvétique souligne qu'il collabore avec elles.
L'établissement applique depuis 2013 la convention de retenue à la source entre la Suisse et le Royaume-Uni. Il ajoute avoir mis en oeuvre le programme français et néerlandais de déclaration volontaire et avoir rompu toute relation avec les clients "non conformes".