Le dernier épisode en date est survenu en début de semaine avec la découverte de 20 millions d’euros planqués à Lugano par la Camorra napolitaine. Ce pactole se trouverait auprès de la Banque de la Suisse italienne (BSI), qui garde le silence.
Cet énième épisode démontre que la Suisse et le Tessin continuent d’attirer la mafia, alors que les banques helvétiques assurent que placer des fonds d’origine douteuse sur leurs comptes est devenu quasiment impossible.
"Il s'agit de cas très isolés, parce que vraiment les banques, naturellement, n'ont aucun intérêt à ce que des organisations criminelles déposent leur argent chez elle", relève Barbara Lüpold, porte-parole de l’Association suisse des banquiers.
Longueur d'avance des mafias
Malgré la vigilance et l'échange automatique de renseignements sur les comptes et les dépôts de titres des clients étrangers, Pierluigi Pasi, ex-procureur fédéral et expert du crime organisé, observe que les mafias auront toujours une longueur d’avance.
"Les banques peuvent encore et malgré tout être trompées et servir d’instrument de recyclage à leur insu", relève l'ancien procureur fédéral, expert du crime organisé. "Pour ce qui est de la Suisse et du Tessin en particulier, il est certain qu’en raison de sa proximité avec l’Italie, la place financière va continuer de susciter l’intérêt de la grande criminalité."
Nicole della Pietra/lgr
Dans le cadre de l'échange automatique, les renseignements sur les comptes et les dépôts de titres d'établissements financiers des clients étrangers dans des états avec qui la Suisse a décidé l'échange automatique sans transférer aux autorités fiscales nationales.