Face à la pression de certains actionnaires, Credit Suisse a actualisé son rapport sur les rémunérations. Selon le document publié mardi, le salaire du patron du numéro deux bancaire helvétique, Tidjane Thiam, passe de 11,9 à 10,24 millions de francs.
Le conseil d'administration proposera le 28 avril prochain aux actionnaires de la banque d'approuver une part variable à court terme de 17,01 millions de francs pour ses directeurs généraux. Auparavant, cette somme atteignait 26 millions.
Quant au bonus venant récompenser la performance à long terme, celui-ci passe désormais à 31,2 millions de francs, contre 52 millions il y a encore quelques jours.
La rémunération prévue pour le conseil d'administration entre l'assemblée générale ordinaire de 2017 et de 2018 a de son côté été revue à la baisse de 12,5 à 12 millions de francs.
>> Lire sur ce sujet : La direction de Credit Suisse propose de renoncer à une partie de ses bonus
Primes jugées inacceptables
Insuffisant, selon l'Institutional Shareholder Services (ISS) et Glass Lewis, deux sociétés de conseil aux actionnaires. Elles continuent de recommander à leurs clients de voter contre les primes proposées, lors de l'assemblée générale du 28 avril.
Ces sociétés de conseil aux actionnaires n'acceptent pas que des primes soient versées alors même que Credit Suisse a subi l'an passé une deuxième perte consécutive de plusieurs milliards de francs.
Un porte-parole de la banque a dit prendre acte des recommandations, ajoutant que l'établissement respectait la démocratie actionnariale. L'ISS représente entre 15% et 20% des actionnaires de Credit Suisse et Glass Lewis 10%, selon la société de conseil Ethos.
>> Lire aussi : La fondation Ethos veut faire le ménage à la tête de Credit Suisse
reuters/ats/fme
Droit de veto
Depuis une votation organisée en 2013, les actionnaires disposent en Suisse d'un droit de veto sur la direction et le conseil d'administration en matière de rémunération des dirigeants.
Si les actionnaires de Credit Suisse rejettent les propositions de rémunération, ce serait la première utilisation de ce veto au sein d'une entreprise de premier plan du pays.