Eviter le réchauffement climatique tout en stimulant le progrès économique et social: ce combat était mené traditionnellement par des organisations environnementales. Mais des représentants du secteur de l'énergie, membres de l'Energy Transitions Commision, ont publié cette semaine un rapport prônant la réduction de moitié les émissions mondiales de CO2 d'ici 2040.
Parmi les entreprises actives au sein de cette commission intersectorielle basée à Londres figurent de grands noms de l'industrie fossile comme Shell, principal fondateur de l'organisation en 2015, mais aussi des compagnies minières et électriques, les banques HSBC et Merill Lynch ou encore la Banque mondiale.
Ces acteurs majeurs de l'économie globale lancent un appel en direction d'une transformation radicale du système énergétique.
"Conséquences économiques et sociales très positives"
"Cette transition énergétique est à la fois nécessaire", explique Faustine de la Salle qui est responsable de projet au sein de la commission, "mais aussi - et c'est un des grands points du rapport - absolument désirable, puisqu'elle aura des conséquences économies et sociales très positives."
Il s'agit de défendre la planète, mais aussi de servir les intérêts purement économiques des instigateurs de cette étude. Après l'accord historique sur le climat adopté à Paris en 2015, ces derniers ont senti le vent tourner sur leur marché énergétique.
"Le marché des énergies fossiles va évoluer dans les années qui viennent", poursuit Faustine de la Salle. "Les contraintes climatiques sont présentes dans les esprits de beaucoup d'investisseurs et de beaucoup d'entreprises. Et on a un certain nombre de partenaires au sein de la commission qui réfléchissent à ce que cela implique pour leurs activités."
Le changement en marche chez les industriels
Reste que ce constat d'une transition inévitable et souhaitable vers un modèle plus durable, dans la bouche d'acteurs historiques des énergies fossiles, interpelle. C'est la preuve que, même du côté des industriels, le changement est en marche - du moins dans leurs stratégies de communication.
Sophie Iselin/oang