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La Suisse manque d'ingénieurs indigènes, souligne une enquête

Un ingénieur dans son atelier du parc "Switzerland Innovation" à Bienne. [Lukas Lehmann]
La Suisse souffre d'une pénurie d'ingénieurs indigènes, souligne une enquête / Le 12h30 / 1 min. / le 8 mai 2017
La Suisse souffre d’une pénurie d’ingénieurs formés dans les filières suisses: telle est la conclusion d’une enquête réalisée par Economiesuisse et Swiss Engineering, présentée lundi à Zurich.

La quasi-totalité des entreprises ont des difficultés à trouver la main d’œuvre nécessaire, constate l'étude: 94% des cadres interrogés estiment qu’il est "plutôt difficile", voire "très difficile", de pourvoir des postes d’ingénieurs.

Les causes de cette pénurie sont diverses et ont une composante structurelle, analyse l'enquête. Un facteur important est une relève indigène insuffisante. Bien que les jeunes soient à nouveau un peu plus nombreux à choisir les filières d’ingénieurs en Suisse, cela ne suffit pas à couvrir les nombreux postes vacants.

Demande doublée en 15 ans

Car la demande en ingénieurs s’est considérablement accrue ces dernières années: la part des ingénieurs parmi les personnes actives a pratiquement doublé entre 2000 et 2014, de 1,4 à 2,6%.

De plus, comme les ingénieurs sont également très demandés pour les postes de cadre, il faudrait former nettement plus de personnes pour répondre aux besoins de l'économie.

Solution en trois axes

Selon Economiesuisse et Swiss Engineering, il est possible de remédier à cette situation en agissant à trois niveaux.

Sur le plan politique, en encourageant l'apprentissage des branches MINT (mathématique, informatique, sciences naturelles et techniques) dès le plus jeune âge.

Les employeurs, eux, sont encouragés à investir dans la formation continue de leurs collaborateurs, à mettre davantage à contribution les travailleurs âgés et à assouplir les possibilités de faire carrière.

Les employés, de leur côté, peuvent contribuer à améliorer la situation en continuant à se former, en constituant un bon réseau professionnel et en renforçant leurs compétences sociales.

kkub avec Adrien Krause

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Vers un manque de 20'000 à 50'000 ingénieurs

L’écart entre l’offre et la demande est appelé à se creuser encore.

Selon une étude récente sur les besoins de la main-d’œuvre citée par le rapport d'Economiesuisse, avec une croissance économique de 2% et une immigration nette de 40'000 personnes, il pourrait manquer entre 20'000 et 50'000 ingénieurs à long terme.

37% d'étrangers, et très peu de femmes

En raison de la pénurie qui sévit depuis des années, la proportion d’étrangers est élevée dans les métiers de l'ingénierie.

Avec une part de 37%, les professions d’ingénieur se classent au troisième rang, après les métiers des sciences naturelles et la médecine humaine/pharmacie.

La faible part de femmes est une autre caractéristique de l’emploi dans l’ingénierie. Elle est plus faible que dans tous les autres domaines professionnels, avec seulement 16% de femmes en 2015.