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"Il est très important de conserver la 'suissitude' de Syngenta"

Michel Demaré. [AP/Keystone - Georgios Kefalas]
Michel Demaré. - [AP/Keystone - Georgios Kefalas]
Pour Michel Demaré, patron de Syngenta, le rachat du groupe agrochimique bâlois par le conglomérat étatique ChemChina ne fait planer aucune menace à court terme sur les emplois du groupe en Suisse.

Syngenta restera-t-elle une entreprise suisse après être passée en mains chinoises? "Cette question a habité notre esprit depuis le début", a assuré Michel Demaré jeudi dans le Journal du matin de la RTS.

Le patron du groupe bâlois en est convaincu, "Syngenta reste une société occidentale avec une gouvernance occidentale".

Mais qu'en est-il de la Suisse? "Je ne peux pas faire des promesses que personne ne peut tenir", avertit Michel Demaré. Toutefois, "aucun facteur de réduction de postes de travail en Suisse n'a été pris en compte dans les calculs" du rachat par ChemChina.

"Pas de prise de contrôle"

Les Chinois ne viennent pas "prendre le contrôle" de Syngenta, nuance le président du groupe agrochimique bâlois, mais ils veulent "s'appuyer sur la connaissance et le savoir-faire" du personnel de l'entreprise.

En déboursant 42,2 milliards de francs, ChemChina "reconnaît implicitement" ce savoir-faire suisse, explique Michel Demaré, lequel refuse de parler de "pillage chinois".

La désillusion du capitalisme

Une entreprise suisse certes, mais aussi "globale", détaille le président de Syngenta qui avoue toutefois être "parfois un peu désillusionné de voir où le capitalisme nous mène".

Le court terme, la performance trimestrielle ou les promesses agressives d'augmenter les ventes sont autant de tares pour les sociétés cotées en bourse. Un piège à éviter selon Michel Demaré, surtout pour une entreprise basée sur la recherche comme Syngenta. Car les investissements prennent "10-12 ans avant de produire des résultats".

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Un rachat à plus de 40 milliards de francs

L'entreprise publique chinoise ChemChina a déboursé 43,2 milliards de dollars (42,2 milliards de francs) pour mettre la main sur Syngenta. Elle a prolongé sept fois son offre initiale pour arriver à son but.

Le rachat de Syngenta par ChemChina devrait permettre à la Chine de doper sa production agricole nationale. L'objectif de Pékin est de nourrir sa population de 1,3 milliard d'habitants.