"Novartis a une grande responsabilité, avec d’autres compagnies, sur l’explosion des dépenses de santé dans notre pays", accuse l’actuel ministre de la Santé grec. Pavlos Polakis avance même que des responsables politiques auraient été payés par Novartis pour lui assurer une place de choix dans la liste des médicaments remboursés par l’assurance maladie publique.
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Des soupçons de corruption qu’instruit désormais la justice dans un climat de scandale. L’affaire est marquée par le suicide d’un cadre de Novartis et par la démission récente du procureur en charge de l’enquête.
Interrogée par la RTS, la filiale grecque de Novartis explique que des "financements envers des tiers" étaient inclus dans les fonds alloués par le groupe pour soutenir le marché dans certains Etats, comme la Grèce. Pratiques interrompues néanmoins en 2011, précise Novartis Grèce dans une prise de position.
Au cœur de la polémique, l’ancien ministre de la Santé Adonis Georgiadis rejette toute accusation de corruption. "Que Novartis ait des liens avec des médecins, OK", a-t-il expliqué à la RTS, "mais en toute honnêteté, je ne pense pas qu’elle soit la seule à en avoir."
Formation des médecins en question
Ces pratiques posent la question du financement de la formation des médecins en Grèce. Selon le président de leur association à Athènes Georgios Patoulis, "la conjoncture fait que si ce ne sont pas les compagnies pharmaceutiques qui financent la formation, il n’existe pas d’autres moyens de le faire." Car ni l'Etat grec ni les médecins eux-mêmes ne peuvent se le permettre financièrement.
L’enquête sur Novartis est suivie de près par les autorités qui entendent faire de ce cas l’exemple de la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé.
>> Sujet traité dans le 19h30 de vendredi.
Alexia Kefalas/rens