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Une étude suisse émet des doutes sur les émissions des cigarettes chauffées

Nouvelle cigarette IQOS: données remises en question
Nouvelle cigarette IQOS: données remises en question / 19h30 / 2 min. / le 31 mai 2017
Philip Morris présentait récemment l'Iqos, une nouvelle cigarette dont le tabac n'est plus brûlé mais chauffé, comme un dispositif nettement moins nocif que la cigarette traditionnelle. Mais une étude indépendante réalisée à Lausanne soulève des doutes.

Concrètement, l'Iqos se veut un troisième choix pour les fumeurs, entre la nocive cigarette traditionnelle et la cigarette électronique, qui fonctionne avec un liquide, mais sans tabac. Le tabac y est chauffé à 300 degrés, alors que la cigarette traditionnelle est brûlée à 680 degrés, dégageant des substances toxiques.

L'idée de Philip Morris consistait à lancer un produit présentant les mêmes intérêts que le tabac, mais sans le problème de la fumée et de la nocivité liées à la combustion. Et le géant du tabac, qui utilise notamment la Suisse comme marché test, entendait à terme remplacer les cigarettes conventionnelles par l'Iqos, qui a été conçue sur le site de Neuchâtel.

La première étude indépendante

Mais des scientifiques de l'Institut de santé au travail et de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne ont mis en évidence que l'Iqos émet de la fumée et relâche des composés toxiques au même titre que la cigarette conventionnelle. Leur étude pilote, la première à ce sujet qui soit indépendante de l'industrie du tabac, a été publiée le 22 mai dans la revue américaine JAMA-Internal Medicine

Bien que la quantité de composés toxiques qui se dégagent avec l'Iqos soit moins importante que dans les cigarettes conventionnelles, cela ne veut pas dire que ce soit moins nocif, car les substances cancérigènes sont bien présentes, relève la toxicologue Aurélie Berthet, l'une des auteures de l'étude, interrogée mercredi dans l'émission de la RTS CQFD.

Les chercheurs citent notamment des quantités importantes de substances irritantes majeures de la fumée de tabac. Par comparaison avec la cigarette conventionnelle, la concentration monte en effet jusqu'à 82% pour l'acroléine et dépasse même 175% pour l'acénaphtène. En outre, la fumée de l'Iqos contient 84% de la nicotine présente dans la fumée des cigarettes classiques, avec ses effets addictifs.

>> L'interview de la toxicologue Aurélie Berthet :

La cigarette Iqos, au tabac qui chauffe. [RTS]RTS
Journée sans tabac: l'IQOS sous la critique / CQFD / 9 min. / le 31 mai 2017

Philip Morris se dit surpris

De son côté, Philip Morris s'est dit très surpris de ces résultats et avance des études internes qui font état d'un "un fort potentiel" de l'Iqos d'être "significativement" moins nocif que la cigarette traditionnelle. Le groupe évoque aussi des différences méthodologiques entre ses études et celle qui est indépendante.

La réalisation d'autres études indépendantes est nécessaire pour être en mesure d'évaluer les effets exacts de l'Iqos sur la santé, concluent les chercheurs lausannois. Et d'ajouter qu'en attendant, les produits de tabac chauffés devraient être soumis aux mêmes interdictions de fumer que les cigarettes conventionnelles.

>> Lire aussi : Le tabac fait 7 millions de victimes chaque année dans le monde

boi

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